
Notre poulailler a pris feu 🔥 Notre travail est anéanti. Chacun ses problématiques mais qu’elles qu’elles soient il ne faut jamais baisser les bras. Et si vous voulez nous soutenir c’est avec grand besoin. pic.twitter.com/jfcufcsneR
— Cédric Herrou (@CedricHerrou) March 24, 2022
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Qui sommes-nous ?
« Avant, dans la Vallée de la Roya, nous étions agriculteurs, infirmiers, avocats, professeurs, ouvriers. Nous étions impliqués dans notre travail, dans nos associations sportives, artistiques, culturelles, paysannes. Nous faisions vivre notre vallée car nous nous sentions lui appartenir. Cette cohésion sociale nous a permis de nous mobiliser face à ce drame qu’est la migration. Nous n’étions pas militants « pro-migrants » mais nous le sommes devenus malgré nous, par l’acharnement judiciaire et la forte médiatisation de notre lutte. Notre vallée a été abandonnée par l’Etat Français, sacrifiée pour la lutte contre la migration. Notre vallée servirait de frontière sans que l’Etat n’en assume les conséquences. Nous n’avions pas d’autre choix que de prendre la « cape » du militant pro-migrants car pour nous il était impossible de garder l’intégrité de notre vallée sans redonner l’intégrité aux personnes exilées.
Grâce aux bénévoles et aux personnes réfugiées elles-mêmes, nous avons pu organiser l’accueil d’urgence de milliers de personnes. Un réel refuge où les personnes peuvent manger, dormir, se reposer, se faire soigner mais aussi rire, apprendre et s’impliquer. Très vite, nous réalisons que la qualité de l’accueil ne repose pas sur le confort du lieu, mais sur la considération de la personne. C’est en traitant les personnes réfugiées à l’égal de soi, en les responsabilisant, et en les rendant essentielles au bon fonctionnement du lieu que l’accueil amorce l’insertion de ces personnes.
Nous avons développé le travail de la terre, par le maraîchage, l’aviculture, l’oléiculture, l’auto-construction, pour nous permettre un fonctionnement autofinancé. Les personnes trouvent une place, un rôle. La ferme complantée d’oliviers, accrochée sur un pan de colline, loin de toute habitation, est un espace de rêve pour la première phase de reconstruction. Mais pour la seconde phase, celle de l’intégration, du lien social avec la population, pour les personnes désirant s’installer et construire leur avenir, la ferme est beaucoup trop isolée. Le besoin de lien social avec la population devient indispensable. Notre constat aboutit à une évidence : nous voulons créer un lieu non pas pour les réfugiés mais avec les réfugiés, pour notre vallée, au cœur d’un village, afin d’éviter le communautarisme, et permettre la mixité entre les locaux et les personnes exclues de notre société (étrangères, précaires, en situation de handicap, etc.). Nous voulons créer une dynamique économique, territoriale et solidaire non pas seulement pour des personnes en situation de précarité, mais avec elles. Nous voulons prouver que les personnes en situation d’exclusion, quelles qu’elles soient, peuvent jouer un rôle clé dans la dynamisation de nos campagnes, et être garantes du lien social.
Cette dynamique, nous l’avons trouvé au sein du mouvement Emmaüs. Un mouvement dont nous partageons les valeurs, mais aussi les modes d’actions, le terrain. (...)