
Ce matin, à la conférence sur les nouvelles formes de répression des mouvements sociaux en Europe organisée par les associations d’avocats à Turin, on pouvait entendre des choses fort intéressantes (assorties d’exemples) sur :
– les 3 niveaux de répression : contrôle du territoire, mesures de police, poursuites judiciaires
– le durcissement de l’arsenal juridique de la plupart des pays européens - y compris en instaurant des "responsabilités de contexte" ou "responsabilités d’intention" en Italie, (on n’a plus besoin d’avoir fait qqch de mal, il suffit d’être au mauvais moment au mauvais endroit, ou qu’il y ait suspicion de mauvaises intentions), réinstaurant la double peine et les centres fermés de rétention pour familles en Belgique, en s’enfermant dans le délit de parole (blasphème, insulte au roi...) en Espagne, etc.
– ce que disent les nouveaux textes (loi asile et immigration en france, mais aussi décret-loi migration-asile en Italie 2018, amendements belges...)
– l’usage de plus en plus fréquemment démesuré de la force
– le recours à un langage de plus en plus belliqueux pour caractériser les mouvements d’opposition, et de façon performative, légitimer des pratiques de cet ordre (militarisation du territoire)
– la combinaison de l’usage des lois et des technologies pour intimider et changer les niveaux de repression.
L’ensemble des évolutions juridiques reflète un gouvernement de/par la peur, un niveau d’intimidation sur les acteurs infrapolitiques (ex : plateformes citoyennes pour l’hébergement) et une tentative d’insinuer cette peur dans les esprits, d’atomiser jusqu’à paralyser. l’engagement (dans des mouvements sociaux, pour la défense des droits des migrants etc...)
Face à cette stratégie des Etats, qui criminalisent les opposants, comme chez nous les solidaires, les seules voies de sortie possibles sont de :
– adopter autant que possible des stratégies de défense collective
– faire sortir les cas de la sphère juridique qui les enferme et rend vulnérables les personnes mises en causes
– deux armes combinées montrent leur efficacité : la mobilisation massive de la société civile, l’usage des médias.
Un encouragement à pousuivre notre combat médiatico-judiciaire. Des actes devraient être prochainement publiés, auquel cas nous les ferons circuler.