
Alors que la direction vient d’annoncer un nouveau plan désastreux pour l’emploi, près de 3 000 emplois vont être dans un premier temps supprimés, tout le monde gardera en mémoire les images diffusées de la violence avec laquelle certains dirigeants ont été traités après le CCE du 5 octobre.
Depuis 2008 des efforts incessants sont demandés à l’ensemble des salariés. 15 000 postes ont été supprimés. Des milliers de « nos collègues se sont sacrifiés pour que ceux qui restent aient un avenir ». C’est ainsi que communique la direction. Un peu avant ses envolées de Royaumont, Alexandre de Juniac de passage à Strasbourg le répétait haut et fort : « il faut se battre à MORT, à MORT !! » Voilà le discours d’un chef de guerre qui plonge ses salariés dans un combat sans pitié…
Déjà 7 ans, plus de 84 mois, plus de 2550 jours, que de nombreux salariés, au quotidien subissent l’autre violence. La violence social, celle qui assombrit inexorablement l’avenir. Elle ronge les esprits dès le matin. Il n’est pas rare qu’elle se transforme en angoisse, pas seulement le soir, mais sitôt que nos yeux se posent sur notre uniforme, celui qu’il faut revêtir avant d’aller travailler. Au travail, d’autres tensions naissent, plus machiavéliques, le jeu des « chaises musicales », car il n’y a plus de places pour tout le monde.
De nombreuses expertises votées dans nos CHSCT traduisent cette violence sociale. (...)
La direction nous a plongé dans le tunnel de transform, au bout duquel la lumière devait rejaillir. Trois années plus tard, nous sommes toujours loin de la surface, toujours au fond du trou. On nous propose de creuser avec nos ongles, tout en gardant le sourire et l’espoir. Et alors, on s’étonnerait de la violence ? (...)
Quel est son mode de transmission, quelles sont les populations les plus sensibles, celles qui seront les premières exposées : voilà de véritables sujets pour nos ressources humaines en peine.
La Cgt condamne les agressions physiques qui ont eu lieu ce jour. La Cgt condamne tout aussi fermement l’attrition et les licenciements que la direction s’apprête à mettre en oeuvre. « Qui sème le vent récolte la tempête », écrivait Nizami (XIIè) dans un de ses poèmes. (...)
La manifestation du mardi a regroupé plusieurs milliers de salarié(e)s. Nous tenons à saluer le calme, la dignité et l’esprit de camaraderie avec lesquelles ils se sont rassemblés, toutes catégories confondues, personnels sol, navigants commerciaux et techniques, ce qui ne s’était jamais vu avant aujourd’hui à air France. Voilà la véritable image forte de la journée que les médias auraient dû reprendre !