
Alors que ce dernier trimestre a été le plus meurtrier depuis 2017 en Méditerranée centrale, Sophie Beau, directrice et co-fondatrice de SOS MEDITERRANEE, revient sur huit années d’existence de l’association, dans un contexte d’intervention qui ne cesse de se détériorer en Méditerranée centrale. Un constat amer en ce 9 mai, jour-anniversaire de la création de l’association de sauvetage en mer.
Un véritable « effroi » saisit respectivement Sophie Beau, humanitaire française, et Klaus Vogel, capitaine allemand, en ce 1er novembre 2014, à l’arrêt de l’Opération Mare Nostrum menée par la marine italienne. Cette décision de supprimer le seul dispositif que les États européens aient jamais consacré au sauvetage en Méditerranée centrale leur fait pressentir qu’« un véritable désastre humanitaire » est à venir.
La nécessité d’affréter un navire civil de sauvetage humanitaire s’impose alors en cette fin d’année 2014 au capitaine de marine marchande. Après une première prise de contact début 2015, Sophie et Klaus décident de s’atteler ensemble, en mobilisant leurs compétences professionnelles respectives, à la création d’une association européenne de sauvetage en mer.
Ouvrir un espace humanitaire en mer et sauver des vies (...)
Un cynisme politique accru face à la situation en Méditerranée centrale
Aujourd’hui, Sophie déplore « une véritable détérioration du contexte : l’urgence humanitaire perdure en Méditerranée centrale, il y a toujours beaucoup de morts, beaucoup de naufrages, et ce qui prédomine aujourd’hui c’est ce cynisme politique qui s’est accru. » (...)
La directrice de SOS MEDITERRANEE France, dont le navire continue malgré les obstacles, à secourir en mer des personnes en danger de mort, se désole de la succession ininterrompue des naufrages en ce printemps 2023. Quand le Croissant-Rouge libyen déplorait des dizaines de corps retrouvés sur ses rives, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) recensait encore 300 personnes noyées en Méditerranée en 10 jours entre le 18 avril et le 27 avril. La porte-parole de l’OIM parlait du premier trimestre 2023 comme le plus meurtrier en Méditerranée centrale depuis 2017.
De manière constante, SOS MEDITERRANEE dénonce l’inaction des membres de l’Union européenne, qui « savent ce qui devrait être fait et ne font rien » pour stopper cette situation dramatique. (...)
12 DATES-CLÉS À RETENIR (...)