Nous avons à la tête de notre Europe un homme cynique, malhonnête et méprisant qui nuit aux intérêts européens !
Voilà le constat lapidaire que nous faisons à l’issue d’une journée passée au Parlement européen où nous avons côtoyé le meilleur - l’engouement des représentants du peuple européen en faveur de la culture - et le pire - la rencontre avec un Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui reste désespérément sourd à la nécessité de défendre le droit des européens à soutenir et promouvoir leur culture. (...)
20 ans après la reconnaissance de l’exception culturelle à l’occasion des accords du GATS, 6 ans après la ratification par l’Union européenne de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, nous n’imaginions pas que la Commission européenne renierait tous ses engagements et renoncerait à défendre le droit pour chaque peuple du continent européen de pouvoir soutenir sa création.
Quelle déception ! Il n’y a pourtant ni surprise ni naïveté de notre part face à une Commission qui s’ingénie à détruire, depuis plusieurs années, beaucoup des dispositifs qui permettent à la culture européenne d’être ce qu’elle est, diverse, dynamique et ambitieuse.
M. Barroso se plait à nous voir comme de grands enfants, encore bercés d’illusions ou de romantisme, qui n’avons pas compris tout le bien qu’il nous voulait. Il a bien tort car soyons clair, cet homme hier ne nous a pas convaincus. Il nous a même inquiétés, il nous a déçus. Mais, il nous a renforcés dans nos convictions de ne jamais céder dans la défense de l’exception culturelle, mieux, dans la défense de l’Europe.
C’est un homme tendu et sans ressort que nous avons vus hier, débitant le discours prémâché que ses équipes rabâchent maintenant depuis des semaines. Les contre-vérités ont succédé aux approximations, quand ils ne laissaient pas la place à de coupables silences. (...)
La vacuité des arguments défendus par la Commission n’est sans doute rien au regard de l’exercice de communication malhonnête auquel s’est livré le Président Barroso à l’issue de la réunion. Car cet homme n’a pas hésité à publier un communiqué se félicitant d’avoir rassuré les cinéastes alors même qu’il déclarait quelques minutes avant, devant les caméras, qu’il n’avait sans doute pas réussi à nous convaincre.
Cette manœuvre misérable n’honore pas un homme dont on pouvait attendre une hauteur de vue et un sens de l’intérêt général desquels il s’est définitivement éloigné.
Au final, il a méprisé hier la délégation de cinéastes dont nous faisions partie et qui étaient les porte-parole d’une Europe fière de sa culture et de son identité et confiante dans sa capacité à soutenir sa création à l’ère numérique.
Il a méprisé le Parlement européen, la seule instance européenne démocratique élue, qui a adopté il y a 15 jours à une majorité écrasante une résolution demandant l’exclusion des services audiovisuels et cinématographiques du mandat de négociation. Nous y avons rencontré hier des femmes et des hommes formidables, des militants de la diversité culturelle qui sont indignés par cette bureaucratie bruxelloise sourde et aveugle. (...)