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Le Parisien
Aubervilliers, Saint-Denis et l’Etat sommés par la justice d’agir pour les migrants à la rue
Article mis en ligne le 6 juin 2020

Le tribunal administratif ordonne la distribution de masques, gel hydroalcoolique, l’installation de points d’eau et toilettes, durant la période d’urgence sanitaire.

16 collectifs et associations (Médecins du monde, Gisti, Ligue des droits de l’homme, Utopia 56…) avaient déposé le 27 mai dernier un « référé-liberté » auprès de la juridiction, estimant que l’Etat et les collectivités avaient été « défaillants », dans le contexte d’urgence sanitaire, n’ayant pas pris les mesures pour répondre aux besoins élémentaires des migrants sans-abri, échoués le long du canal Saint-Denis. Durant le confinement en effet, de petits campements ont subsisté, largement dépendants des distributions alimentaires assurées par des bénévoles et associatifs.

Le juge des référés leur a partiellement donné raison. Il ordonne aux municipalités, en lien avec le territoire de Plaine Commune, « d’installer, dans un délai de huit jours […] et jusqu’à la fin de la période d’état d’urgence sanitaire » des points d’eau, des cabines de douches et des toilettes, et de renforcer le dispositif de collecte des ordures, à proximité de trois campements, aux abords des ponts de Stains, du Landy, et du bassin de la Maltournée. Il enjoint également au préfet de la région Ile-de-France et au préfet de Seine-Saint-Denis « d’assurer la distribution, en quantité suffisante, de masques et de gel hydroalcoolique aux personnes vivant dans les campements situés le long du canal », dans un délai de huit jours.

« La justice reconnaît qu’il y a eu faute des mairies et de l’Etat »

Il n’a en revanche pas donné suite à la requête portant sur un « accès à l’hébergement inconditionnel » pour les sans-abri vivant au bord du canal. Le tribunal ne reconnaît donc pas l’existence d’une « carence grave » de l’Etat dans ce domaine. (...)

« Nous sommes satisfaits parce que la justice reconnaît qu’il y a eu faute des mairies et de l’Etat, même si on a une réserve sur la question de la mise à l’abri. Comment appeler le 115, totalement saturé, lorsqu’on vit dans un campement, et qu’on ne parle pas la même langue que la personne au bout du fil ? », s’interroge Louis Barda, coordinateur général de l’accès aux soins pour les migrants à Paris pour Médecins du Monde. Ce dernier « espère que ça constituera une jurisprudence »