
Et si l’on disait la vérité sur les tentatives de récupération de la lutte contre le gaspillage alimentaire ? Le sujet est porteur, de fait il focalise les énergies... Mais pas toujours dans l’idée de solutionner le problème, souvent aussi dans l’objectif de s’accaparer les mérites des efforts accomplis, y compris par d’autres... Rendons à Arash Derambarsh...
Ce vendredi 26 janvier 2018, les Nations-Unies ont officiellement salué le travail accompli en France dans la lutte contre le gaspillage alimentaire à travers la venue de Geneviève Wills, directrice à Paris du Programme alimentaire mondial des Nations-Unies (PAM) pour la France et Monaco, au Monoprix de Courbevoie, pour assister à l’application concrète de la loi contre le gaspillage alimentaire. Cette dernière fut votée précisément le 3 février 2016, il y a donc presque deux ans. Depuis, plus de 10 millions de repas ont été distribués chaque année par les associations grâce à cette loi (soit + 22 % de dons). En effet, la loi en question oblige les grandes surfaces à mettre leurs invendus alimentaires encore consommables à disposition des associations qui fournissent ceux qui ont faim.
Une loi exemplaire, en France, et pour le monde entier
Geneviève Wills a posé des questions, elle a appris (auprès de la directrice du magasin de Courbevoie) que sur les 366 Monoprix en France, près de 200 jouent aujourd’hui le jeu prévu par la loi, à savoir d’organiser la remise à des associations des denrées alimentaires encore consommables invendues. Mais pour la plupart des autres, il ne s’agit pas d’une volonté de ne pas suivre la loi apprend-on, mais de lieux géographiques où les associations sont moins présentes, de zones rurales... "Le programme alimentaire mondial a pour vocation première la lutte contre la fin dans le monde, rappelle Geneviève Wills. Et la lutte contre le gaspillage alimentaire nous intéresse particulièrement. L’exemple de ce qui concrétise en France peut se reporter ailleurs dans le monde, en Asie ou même en Afrique. La grande distribution est présente partout désormais..."
Point d’orgue de la visite de ce jour, le passage de bénévoles du Secours Populaire Français. A l’arrière du magasin, ils se sont vus remettre quelques palettes d’invendus alimentaires encore consommables. "Ce qui a changé avec la loi ? explique l’un d’eux. Avant, on avait parfois des dons, maintenant on sait où et quand trouver de quoi nourrir ceux qui en ont besoin..."
De fait, cette loi française du 3 février 2016 est regardée depuis le monde entier. Arash Derambarsh, cet élu de Courbevoie qui en est l’origine, qui l’a portée et qui en assure aujourd’hui la mise en pratique, veut aller plus loin. Non seulement, donc, il vérifie le "service après vente" en se rendant régulièrement dans des magasins comme ce Monoprix pour voir comment la loi est appliquée, mais encore il veut la porter à l’international. Sa pétition pour une loi européenne atteint, au moment où cet article est rédigé, 990 000 signatures. Il en faut 1 million pour obliger la Commission européenne à rédiger un texte de loi, on y est presque, "il faut atteindre ce chiffre pour la date anniversaire de la loi française", lance Arash Derambarsh.
Les tentatives politiciennes de récupération (...)
pétition Mettons fin au #GaspillageAlimentaire en Europe ! #StopFoodWaste