
"Les bulldozers ne peuvent pas tenir lieu de politique" : dans un appel lancé lundi dans "Le Monde", 85 organisations et 176 personnalités, dont l’humoriste Guy Bedos, le cinéaste Laurent Cantet, la styliste Agnès B., le professeur Jacques Rancière et le musicien Rodolphe Burger, réclament l’annulation de l’arrêté d’expulsion des migrants campant dans la moitié sud de la "jungle" de Calais.
Une évacuation aussi vaine qu’inhumaine, selon les pétitionnaires
"Les jours prochains, nous irons à Calais pour le clamer haut et fort : nous ne sommes pas condamnés à choisir entre la ’jungle’ et sa destruction. Nous refusons de réduire la France à des barbelés et des bulldozers", écrivent les auteurs de ce texte publié lundi sur le site du quotidien "Le Monde".
Cette tribune est signée par 176 personnalités, dont l’humoriste Guy Bedos, la créatrice Agnès B., le cinéaste Laurent Cantet et le musicien Rodolphe Burger, ainsi que 85 organisations, parmi lesquelles la Cimade, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature. Elle a reçu le soutien des partis Europe Ecologie-Les Verts, Ensemble ! et NPA.
La préfecture du Pas-de-Calais a pris vendredi dernier un arrêté ordonnant aux occupants (entre 800 et 1.000 selon les autorités, 3.450 pour des associations) de la zone sud du camp dit de la Lande de quitter les lieux d’ici mardi 20h00.
"Personne ne saurait accepter le maintien en l’état du bidonville de Calais, pas plus que du camp de Grande-Synthe (près de Dunkerque NDLR), ni d’aucun autre", écrivent les pétitionnaires. "Pour autant", poursuivent-ils, "il n’est pas question non plus de cautionner l’évacuation annoncée, non seulement parce qu’elle est inhumaine, mais aussi parce qu’elle ne résoudra rien".
Ils dénoncent le but inavoué : rendre la vie invivable aux réfugiés (...)