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Appel à la mobilisation pour la régularisation des étudiant·e·s sans papiers
Article mis en ligne le 31 janvier 2018

De nombreux personnels, enseignants, chercheurs, administratifs travaillant au sein des universités appellent à la mobilisation, le 31 janvier, devant le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche en soutien aux étudiants sans papiers. « Il faut en finir avec ces conditions de vie et d’étude indignes. Ces étudiant·e·s ne demandent pas un privilège, mais le droit à un égal traitement avec les autres étudiant·e·s ».

Nous, personnels enseignants, chercheurs, administratifs travaillant au sein des universités, adressons notre soutien aux personnes étudiantes sans titre de séjour mobilisées depuis le mois de novembre 2017 pour leur régularisation.

Elles et ils sont des centaines en Ile-de-France, inscrit·e·s à l’université, assistant à nos cours, participant aux examens. Et pourtant, ne possédant pas de titre de séjour en règle, ces étudiant·e·s ne peuvent pas réaliser les stages nécessaires à la validation de leurs diplômes, ont des difficultés à se loger et travailler, ont peur de révéler leur situation et, au moindre contrôle dans les transports, courent le risque d’être enfermé·e·s dans un Centre de rétention administratif (CRA) et placé·e·s sous la menace d’une expulsion. Chaque année en France, des centaines d’étudiant·e·s sans papiers sont ainsi enfermé·e·s dans des CRA et plusieurs dizaines sont victimes de mesures d’expulsion.

Il faut en finir avec ces conditions de vie et d’étude indignes. Ces étudiant·e·s ne demandent pas un privilège, mais le droit à un égal traitement avec les autres étudiant·e·s, la possibilité de bénéficier des mêmes droits afin de pouvoir étudier dans les mêmes conditions.

Depuis deux mois, elles et ils se sont rassemblé·e·s à trois reprises devant l’antenne de la préfecture de Paris dédiée aux étudiant·e·s étranger·e·s à Cité Universitaire pour lui demander d’accepter les demandes de régularisation des personnes concernées. A Paris 8, Paris 1 et Paris 7 des mobilisations ont commencé tandis qu’ailleurs en France, des mouvements d’occupation associent personnes étudiantes et migrantes comme à Nantes ou Lyon.

Depuis septembre, partout en Ile-de-France, les préfectures se refusent à recevoir les dossiers de demande de régularisation, tout dépôt est jusqu’à ce jour impossible. Cela est l’aboutissement d’une dégradation terrible des conditions d’accueil des étudiant·es étranger·es depuis 10 ans. Alors que des dépôts collectifs (qui offrent le plus de chance aux étudiant·es notamment isolé·es) étaient encore acceptés, les personnes inscrites en L1, L2 et L3 étaient également autorisés à déposer des dossiers. Ce n’est plus le cas depuis novembre 2015.

Aujourd’hui, nous joignons nos voix aux revendications formulées par l’Assemblée générale pour la mobilisation des étudiant·e·s sans-papiers le 19 décembre 2017, et soutenons leurs revendications.

 Nous appelons donc les présidences des universités à soutenir les personnes inscrites dans leur établissement et souhaitant déposer une demande de titre de séjour.

 Nous demandons aux préfectures d’autoriser toute personne étudiante à déposer une demande de titre de séjour dans le département où elle étudie, un groupe d’étudiant·e·s à déposer s’il le souhaite une demande collective, et surtout qu’elles s’engagent à ne jamais délivrer d’Obligation à quitter le territoire français (OQTF) en cas de refus.

 Nous demandons aux autorités d’en finir avec la traque aux "sans-papiers" qui n’est rien d’autre qu’une chasse aux personnes migrantes et dont sont également victimes les étudiant·e·s. Nous exigeons qu’aucune de ces personnes ne puisse être placée en CRA ou menacée d’expulsion.

Pour cela, nous relayons l’appel de l’Assemblée générale à mobilisation sur les universités d’Ile-de-France en cette rentrée 2018 pour alerter sur cette situation et mobiliser le plus grand nombre d’étudiant·e·s "sans papiers" et de leur soutien.

Tout.e.s devant le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche le 31 janvier !