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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
Aide : faut-il revoir la participation communautaire ?
Article mis en ligne le 7 mai 2015
dernière modification le 30 avril 2015

Le développement mené par la communauté (DMC) est instinctivement logique – on donne aux communautés le pouvoir d’élaborer et de piloter leurs propres projets de développement et on obtient de meilleurs résultats, n’est-ce-pas ? Faux. Ce briefing vise à comprendre pourquoi le DMC ne tient pas toutes ses promesses, du moins dans les pays qui sortent d’un conflit.

Qu’est-ce que le DMC ?

Le DMC et la CDR (pour reconstruction dirigée par la communauté) ont trois objectifs majeurs : favoriser un redressement socio-économique, un renforcement de la cohésion sociale et une meilleure gouvernance. Le DMC est considéré comme particulièrement utile dans les pays qui sortent d’un conflit et dont les infrastructures sont souvent fragiles, les institutions sont absentes, l’ordre est perturbé et la société est désorganisée.

Au cours de ces dix dernières années, la Banque mondiale à elle seule a approuvé le financement de plus de 600 projets de DMC dont le montant s’élève à plus de 28 milliards de dollars. D’après la Banque mondiale, « les hommes et les femmes pauvres sont capables de s’organiser efficacement pour identifier les priorités de la communauté et résoudre les problèmes rencontrés à l’échelle locale en travaillant en partenariat avec les gouvernements locaux et d’autres institutions d’accompagnement », si on leur donne les moyens et si les conditions sont appropriées.

Un mot tendance passé de mode ?

D’après une « analyse critique » publiée par UK Aid et le Comité international de secours (International Rescue Committee, IRC) et qui s’appuie sur les évaluations des programmes mis en œuvre en Afghanistan, en Indonésie, en République démocratique du Congo (RDC), au Liberia et en Sierra Leone, « le bilan du DMC/CDR dans les zones touchées par les conflits est mitigé et globalement décourageant ».

L’analyse a constaté que, si des gains ont été enregistrés en matière de bien-être économique à court terme (bien qu’aucun gain n’ait été enregistré en RDC et au Liberia), de manière globale, les résultats liés aux indicateurs de gouvernance et de cohésion sociale dans les cinq programmes étaient bien plus mitigés. Cela « illustre la difficulté d’apporter des changements sociaux et politiques », souligne l’étude. (...)

Une meilleure conception des projets

Les théories du changement contenues dans l’approche DMC/CDR manquent-elles de réalisme – particulièrement dans les pays qui sortent d’un conflit ? Les délais donnés pour l’observation des changements sont-ils trop courts ? La portée des projets choisis est-elle trop limitée pour noter un impact ? L’état et les institutions s’identifient-ils aux projets (après tout, les écoles et les cliniques ont besoin d’enseignants et de médecins) ?

D’après Mme Bennett, le DMC a trop longtemps été considéré comme la panacée, avec un mélange d’objectifs ajoutés au projet. Il convient désormais de se pencher sur plusieurs points : la définition des objectifs et leur justesse, l’indicateur permettant de mesurer le succès, la définition de la communauté, et de manière plus philosophique, du choix. (...)