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Sud-Ouest
Affaire Baupin : le désarroi de celles qui ont dénoncé le harcèlement
Article mis en ligne le 8 septembre 2016
dernière modification le 27 août 2016

Les quatre femmes, membres d’Europe Ecologie-Les Verts, qui ont accusé il y a quelques mois Denis Baupin de harcèlement sexuel, se sentent aujourd’hui désemparées

"Quand on entre quelque part, on est ’les victimes de Baupin’ !". Les quatre membres EELV Isabelle Attard, Elen Debost, Annie Lahmer et Sandrine Rousseau racontent leur désarroi de femmes et de militantes depuis qu’elles ont dénoncé en mai les agissements du député écologiste.

Parmi les quelque 70 ateliers organisés lors des journées d’été d’Europe Écologie-Les Verts à Lorient, celui-ci s’intitule "Harcèlement, pourquoi, comment l’éviter ?".

Vanessa Jérôme qui travaille sur le parti écologiste est venue, de même que la féministe Caroline de Haas qui dispense une formation rapide sur les méthodes permettant de reconnaître et contrer harcèlement ou agression sexuelle. (...)

elles vivent l’"après-parole" dans la souffrance et parce qu’elles ne comprennent toujours pas comment ça a pu arriver au sein même de leur parti.
"On a peur tout le temps"

"On a peur tout le temps, on somatise comme des malades, j’ai le dos coincé, Sandrine prend des petits cachets, Isabelle s’est cassé le pied", explique, très émue, Elen Debost.

Le 12 juin, elle a remporté une départementale partielle dans la Sarthe, dans un tandem avec un communiste qui a battu, de 17 voix, le tandem PS. Pourtant, elle, comme les trois autres, avoue envisager de quitter la politique. (...)

(...)

Au delà de ce partage d’expériences avec la salle, la question revient encore du temps qui s’est écoulé avant qu’elles témoignent et de la survenue de tels faits dans un parti, considéré comme aussi féministe et ouvert que EELV.

Sandrine Rousseau reprend le micro. "Une femme parle. Je suis surprise moi-même du nombre de gens à qui j’en ai parlé. Dont plusieurs membres de la direction et de plusieurs directions. Comment l’institution se protège elle-même ?", dit-elle.
"Ce qui m’a frappée, c’est que j’ai eu en face une réaction du type : ’on sait bien...’. Ca minimise", dénonce-t-elle.

"EELV sera féministe le jour où il prouvera qu’on peut être victime et continuer la politique !", s’exclame-t-elle, chaudement applaudie par la salle.

Parmi les pistes retenues en fin d’atelier : l’obligation de parler si on recueille un témoignage, quitte à aller s’adresser directement à la personne soupçonnée. Mais aussi, pourquoi pas, des sanctions. (...)