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La vie des idées
Trump contre les Nations unies
#USA #Trump #ONU
Article mis en ligne le 4 juin 2025
dernière modification le 3 juin 2025

Il y a 80 ans, le 26 juin 1945, 51 États au premier rang desquels figuraient les États-Unis adoptaient à San Francisco la Charte des Nations Unies, qui allait entrer en vigueur quelques mois plus tard, le 24 octobre 1945.

Ce texte abondamment commenté et au célèbre préambule : « Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances … », a évidemment de quoi laisser sceptique au moment où l’ONU s’apprête à entrer dans sa neuvième décennie.

L’ironie de l’histoire veut que l’ONU célèbre cet anniversaire au moment où elle se voit attaquée par l’administration Trump, qui envisage de réformer radicalement son fonctionnement, tout en annonçant son retrait de l’Organisation mondiale de la santé et du Conseil des droits de l’Homme et en invectivant l’inefficacité et la politisation de son administration.

Si les sorties – au double sens du terme – de Donald Trump ont constitué le point de départ de ce dossier, la concomitance avec les 80 ans de l’organisation offre aussi une occasion de réfléchir à cette nouvelle crise traversée par l’ONU, en articulant deux dimensions de la réflexion D’abord, sur le temps court de l’actualité du multilatéralisme : en quoi consiste l’agenda de Donald Trump pour les organisations internationales ? Ensuite, sur le temps plus long des transformations du multilatéralisme : que nous dit cet agenda de l’ordre international libéral (re)fondé en 1945 et de sa santé ?

Ce dossier, porté par la rédaction de La Vie des idées et du Groupe de recherche sur l’action multilatérale (GRAM, CNRS) et de son Observatoire aborde de front ces questions sous quatre angles différents, et tente d’apporter une grille d’analyse qui fait souvent défaut, en raison d’un traitement médiatique parcellaire et superficiel dont les organisations internationales font trop souvent l’objet. (...)

Sans céder ni à l’alarmisme d’un « c’est du jamais vu » ni à l’indifférence de « l’ONU en a vu d’autres », ce dossier vise surtout à montrer que sous réserve des bons diagnostics, une autre réforme de l’ONU est possible, et plus que jamais nécessaire. Chaque texte de ce dossier met ainsi en creux l’accent sur les pistes que pourrait prendre cette réforme, ce qui nécessite de remettre la question de la légitimité au centre du débat, en assumant que le multilatéralisme est avant tout un projet politique et que, à rebours du projet trumpiste, le renforcement des capacités bureaucratiques et de l’autonomie des organisations internationales ne signifie aucunement une rupture avec les sociétés, mais doit au contraire permettre d’élargir notre horizon démocratique au-delà de l’État.