Les forces kurdes et gouvernementales syriennes ont échangé des tirs, lundi dans les quartiers d’Alep de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, faisant plusieurs morts de chaque côté. Ce regain de tensions intervient alors que les deux parties négocient un accord pour intégrer les forces kurdes civiles et militaires dans les institutions.
Dans la soirée, les belligérants ont appelé leurs forces à cesser les hostilités, tout en se rejetant mutuellement la responsabilité des attaques.
Selon l’agence officielle Sana, "deux civils ont été tués et huit autres blessés dans des tirs de mortiers et de roquettes" des Forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde, sur la deuxième ville syrienne.
De leur côté, les puissantes FDS, bras armé de l’administration kurde autonome dans la région, ont affirmé qu’une femme de 57 ans avait été tuée et 17 civils blessés dans une attaque menée par "des combattants de factions gouvernementales" au moyen d’armes lourdes.
Les affrontements se sont déroulés dans les quartiers d’Alep de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, tenus par des unités kurdes locales, où deux civils avaient déjà été tués en octobre dans des combats entre les deux forces belligérantes, avant un cessez-le-feu. (...)
Les négociations sur un accord d’intégration des kurdes dans les institutions piétinent (...)
es quartiers de Cheikh Maqsoud et Achrafieh sont restés sous le contrôle d’unité kurdes liées aux FDS et à leurs forces de sécurité, les Assayich, malgré un accord de retrait conclu en avril.
Ce regain de tensions survient alors que les négociations patinent pour appliquer d’ici au 31 décembre un accord d’intégration des forces kurdes civiles et militaires dans les institutions nationales.
Ces affrontements ont éclaté le jour de la visite en Syrie du chef de la diplomatie turc Hakan Fidan, proche des nouvelles autorités syriennes, au cours de laquelle il a exhorté les Kurdes à ne pas faire "obstacle à la stabilité du pays". Il avait déjà mis en garde la semaine dernière les FDS, estimant que les partenaires de l’accord "perdaient patience". (...)
"La stabilité en Syrie est importante pour celle de la Turquie"
La Turquie partage 900 km de frontière avec la Syrie et a lancé entre 2016 et 2019 trois offensives dans le nord du pays contre les combattants kurdes syriens et le groupe jihadiste État islamique.
La permanence des combattants kurdes des FDS à sa frontière est considérée comme une menace par Ankara.
Les Kurdes, importante minorité ethnique, contrôlent de vastes étendues du nord-est de la Syrie riches en pétrole et en blé.
Soutenues par les États-Unis, les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre l’organisation jihadiste État islamique, défait en Syrie en 2019. (...)