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France24/AFP
Sous la pression de Trump, l’Otan s’apprête à s’aligner sur une hausse record des dépenses militaires
#OTAN #Trump #armement
Article mis en ligne le 24 juin 2025

Convoqué sous haute tension à La Haye, le sommet de l’Otan tentera mardi et mercredi de rassurer sur l’unité de l’Alliance, en pleine crise au Moyen-Orient et face à la pression constante de Donald Trump. Pour éviter une nouvelle rupture, les membres s’apprêtent à s’engager sur une hausse historique de leurs dépenses de défense, dans un équilibre fragile entre exigences américaines et inquiétudes européennes.

Sous la pression de Donald Trump, l’Otan s’apprête à s’engager sur une hausse spectaculaire de ses dépenses de sécurité, lors d’un sommet qui débute mardi 24 juin à La Haye visant à rassurer sur le devenir de l’Alliance et calibré pour éviter un esclandre du président américain.

Les frappes américaines en Iran, et la riposte de Téhéran, seront évidemment dans tous les esprits, mais le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte espère que la situation au Moyen-Orient ne chamboulera pas complètement la chorégraphie du sommet qu’il a déjà qualifié d’"historique", après les craintes d’un désengagement américain en Europe.

Attendu mardi ans la soirée, le locataire de la Maison Blanche participera à un dîner de gala, à l’invitation du roi des Pays-Bas, Willem-Alexander.

L’Ukraine, invitée d’honneur du précédent sommet à Washington l’an dernier, sera cette fois contrainte à davantage de discrétion face aux réticences américaines.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera bien présent à La Haye, mais pas en tant que participant officiel du sommet. Il sera l’invité du roi mardi soir, où il aura - peut-être - l’occasion de s’adresser au président américain, qu’il n’avait pas pu rencontrer la semaine dernière lors du sommet du G7 au Canada.

Un "bond en avant" en matière de budget pour la défense (...)

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump n’a eu de cesse de réclamer des pays européens de l’Alliance, et du Canada, qu’ils allouent au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense.

Avec cette exigence en tête, les 32 pays membres se sont mis d’accord sur un compromis : un engagement à consacrer, d’ici 2035, 3,5 % aux dépenses militaires stricto sensu, et 1,5 % à des dépenses de sécurité au sens large, comme la cybersécurité ou la mobilité militaire.

Ces dernières sont nettement plus faciles à atteindre dans la mesure où elles sont pour la plupart déjà envisagées ou planifiées par les États. (...)

Même limité à 3,5 % l’effort budgétaire est considérable, plusieurs centaines de milliards d’euros, pour nombre de pays qui peinent déjà à atteindre l’objectif de 2 % de dépenses militaires, fixé en 2014 lors d’un précédent sommet.

Lundi, Mark Rutte s’est réjoui de ce "bond en avant". Les États-Unis auraient d’ailleurs souhaité que le communiqué final du sommet se limite à cet objectif de 5 %. Mais pour les Alliés européens, la menace russe devait être mentionnée.

Des "questions non tranchées" (...)

Le chef de l’État français et le chancelier allemand envoient aussi un message au président américain pour tenter de garder le conflit en Ukraine haut dans l’ordre du jour : "la principale source d’instabilité pour l’Europe vient de Russie", martèlent-ils, et il faut donc "accroître la pression" sur Moscou, "y compris par des sanctions", pour aboutir à un cessez-le-feu avec Kiev.

La déclaration finale du sommet devrait réserver quelques mots pour l’Ukraine. Les Alliés réaffirmeront leur soutien à Kiev, qui a déjà atteint cette année quelque 35 milliards d’euros, a assuré lundi Mark Rutte. (...)

"Si le sommet se passe à peu près normalement, ce sera une victoire", résume à l’AFP Camille Grand, du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR).

"Mais les inconnues restent nombreuses. Les questions non tranchées aussi", souligne-t-il. "Le nœud gordien Russie-Ukraine ne sera pas tranché à La Haye. Pourtant, c’est ce qui motive les Européens à dépenser plus...", note-t-il.