
Pour la première fois, le docteur El Hassan Lmahdi, le médecin qui a révélé le scandale du Sénat qui embarrasse son président Gérard Larcher, témoigne.
Panique au Sénat après les révélations du médecin de l’institution, le docteur El Hassan Lmahdi, sur les pratiques présumées de sa collaboratrice médicale. Cette dernière possède une vidéo intime d’elle et d’un sénateur qu’elle utiliserait comme « un levier de pression ». La collaboratrice visée aurait obtenu par ce biais une importante revalorisation salariale et se vanterait de pouvoir « faire virer n’importe qui », selon Le Canard Enchaîné, qui a révélé l’affaire. Une menace qu’elle aurait mise à exécution avec le docteur El Hassan Lmahdi, renvoyé après avoir dénoncé son comportement auprès des ressources humaines. Le dos au mur, Gérard Larcher a saisi vendredi 9 février le procureur de la République. (...)
À vrai dire, le président du Sénat n’avait guère le choix. Le matin-même, le praticien, qui se considère comme « un lanceur d’alerte victime d’une cabale », a tout déballé dans un e-mail explosif envoyé à l’ensemble du Sénat. Tout y passe : son renvoi sous des prétextes fallacieux la veille des vacances de Noël, sa quasi-mise à la rue avec sa femme enceinte et leurs deux enfants (et non 5, comme écrit par erreur, N.D.L.R.) et surtout, l’attitude de la direction du Sénat. Un courriel qui fait trembler les huiles du Sénat.
« Il a tout envoyé à la totalité des 1 300 agents, 348 sénateurs et les 900 collaborateurs, vous imaginez », s’étrangle un sénateur qui fait partie du Bureau du Sénat, l’instance disciplinaire et budgétaire de l’institution. (...)
L’affaire sera soumise au tribunal administratif. « Je veux que mon honneur soit lavé et obtenir une réparation financière » pour le préjudice subi. (...)
Le président du Sénat a tout fait, en vain, pour éviter que l’affaire ne s’ébruite dans la presse, selon nos informations. « Son obsession, c’est l’image de l’institution, nous confirme un haut fonctionnaire du Sénat. C’est la terreur absolue pour les agents, rien ne doit filtrer ». C’est qu’il y a péril en la demeure. La chambre haute se retrouve à nouveau dans le viseur des médias et de la justice. (...)
En novembre éclatait la retentissante affaire Guerriau, du nom de ce sénateur accusé d’avoir drogué la députée MoDem Sandrine Josso à son insu, en vue de l’agresser sexuellement. Juste avant ces révélations sordides, Le Monde épinglait les folles dépenses d’un autre sénateur, Stéphane Le Rudulier. (...)