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Mediapart/AFP
Roumanie : les sociaux-démocrates en tête mais l’extrême droite en force
#UE #Roumanie #Extremedroite
Article mis en ligne le 4 décembre 2024
dernière modification le 2 décembre 2024

Les sociaux-démocrates proeuropéens recueillent 22,4 % des voix, devançant les autres formations. Mais l’ensemble des forces d’extrême droite combinées se situe à plus de 31 %, soit le triple du précédent scrutin de 2020

Les sociaux-démocrates proeuropéens sont arrivés en tête des législatives dimanche en Roumanie mais l’extrême droite confirme sa forte percée, plongeant dans l’incertitude cet État voisin de l’Ukraine, membre de l’UE et de l’Otan. (...)

Dans une séquence inédite, ces élections interviennent une semaine après le succès surprise du candidat d’extrême droite Călin Georgescu au premier tour de la présidentielle, un résultat qui a suscité des craintes dans l’ouest du continent quant au positionnement stratégique de la Roumanie.

Les législatives n’ont pas permis de « clarifier » la situation, estime le politologue Cristian Pîrvulescu. « Nous sommes face à un Parlement extraordinairement fragmenté qui pose de nombreux risques » et laisse augurer de difficiles négociations pour former un gouvernement, a-t-il dit à l’AFP. (...)

« Nouvelle ère »

L’extrême droite, disséminée entre plusieurs formations qui ont en commun de s’opposer au soutien à Kyiv au nom de la « paix » et de défendre des « valeurs chrétiennes », s’est félicitée de ces résultats. « Aujourd’hui, le peuple roumain a voté pour les forces souverainistes », a déclaré le chef du parti AUR (Alliance pour l’unité des Roumains), George Simion. La formation a obtenu 17,8 % des voix. (...)

Dans le même camp, SOS România, dirigé par la tempétueuse candidate favorable au Kremlin Iovanovici-Șoșoacă, et le tout nouveau Parti de la jeunesse (POT) font leur entrée au Parlement avec respectivement 7,2 % et 6,3 % des voix.

Depuis la chute du communisme, en 1989, le pays n’a jamais connu pareille percée, mais la colère d’une grande partie des 19 millions d’habitant·es couve devant les difficultés économiques et la guerre de l’autre côté de la frontière.

« Cette forte montée de l’extrême droite, autour d’un tiers de l’électorat, témoigne des frustrations accumulées dans la société et de la grogne économique », a commenté l’analyste Radu Magdin. Pour autant, faute d’allié·es, leur accession au pouvoir est loin d’être garantie.
Vers un gouvernement d’unité nationale ?

Déjà plusieurs responsables politiques ont lancé des appels en faveur d’un « gouvernement d’unité nationale » résolument proeuropéen. (...)

Les autorités ont mis en cause l’influence russe dans le contexte régional actuel et le rôle de la plateforme TikTok. Au point que la Cour constitutionnelle a ordonné un nouveau comptage et doit se prononcer lundi. Si le scrutin n’est pas annulé, le second tour aura lieu le 8 décembre.