
Ce n’était qu’une question de temps. Une nouvelle étude montre que limiter le réchauffement planétaire à +1.5°C est désormais inatteignable.
Cette annonce aura de très lourdes conséquences politiques, économiques et sociales. Nous savions depuis la sortie du rapport du GIEC en août 2021 que tous les scénarios SSP repris par le GIEC anticipaient un dépassement de ce seuil. Pierre Friedlingstein, auteur du groupe 1 du GIEC, disait en fin d’année 2023 qu’il “semble désormais inévitable que nous dépassions l’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris“.
Cette fois-ci, c’est démontré dans une étude impliquant plus de soixante chercheurs, dont des chercheuses et chercheurs du CNRS, de Météo-France, du CEA et de Mercator Ocean International. Ils estiment qu’au rythme actuel des émissions et avec le budget carbone restant, ce seuil serait atteint dans un peu plus de 3 ans. Un échec mondial et collectif. Un échec des gouvernements dont les promesses répétées sont transformées automatiquement en mensonges.
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“La prochaine cible n’est pas +2.°C, mais +1.51°C”
Il faudra suivre lors des prochaines semaines et mois à venir la communication des gouvernements. Les seuils de +1.5°C et de +2°C sont déterminants, certains pays ayant des dégâts irréversibles à cause du réchauffement climatique. Les discussions autour des Pertes et Dommages reprendront de plus belle : qui paiera les conséquences du changement climatique ?
Concernant la communication des gouvernements, il faudra désormais considérer toute promesse de maintenir le réchauffement climatique à +1.5°C comme un mensonge. C’était déjà le cas, mais certains arrivaient encore à parler de croissance verte, de capitaliste vert et durable pour respecter ce seuil.
Il est certain que Donald Trump n’aidera pas à inverser la tendance. Mais ne regarder que ce qu’il se passe aux Etats-Unis serait une erreur. En France, le gouvernement Macron détricote avec minutie des lois environnementales, permet le retour de pesticides interdits, valide des autoroutes inutiles comme l’A69, et nous venons de voir l’Assemblée nationale adopter la loi de simplification, avec, à l’instar de l’annulation des ZFE, plusieurs retours en arrière sur le plan écologique.
En d’autres termes, arrêtons de regarder Trump, il se passe la même chose en France. Agissons là où nous avons les moyens d’agir et d’obtenir des résultats. Une remise en question est urgente et nécessaire, y compris des personnes engagées pour le climat et la préservation de la biodiversité. Si l’écologie bienveillante et positive à la sauce Linkedin n’a pas marché depuis 30 ans, c’est bien qu’il faut essayer d’autres moyens de dialoguer, d’agir, de changer ce système.