Nous rapportons des découvertes frappantes de nombreux suintements du plancher océanique de fluides et de gaz réactifs au climat dans la mer de Ross côtière, indiquant que ce processus pourrait être un phénomène courant dans la région. Nous établissons l’émergence récente d’un grand nombre de ces suintements, en nous basant sur leur découverte dans des zones régulièrement étudiées depuis des décennies sans qu’il y ait eu de suintements auparavant.
En outre, nous mettons en évidence les impacts sur l’écosystème benthique local liés à la présence de suintements et discutons des implications potentielles plus larges. Grâce à ces découvertes, notre compréhension des suintements du fond de l’Antarctique passe d’un phénomène rare à un phénomène apparemment répandu, et une question importante est soulevée quant au moteur de l’émergence des suintements dans la région.
Bien que l’origine et les mécanismes sous-jacents de ces systèmes de suintements émergents restent inconnus, des processus similaires dans le paléo-enregistrement et dans l’Arctique ont été attribués à des changements cryosphériques induits par le climat. Un tel mécanisme pourrait être répandu sur le continent antarctique, avec des rétroactions positives actuellement indéterminées.
Des recherches futures, coordonnées au niveau international, sont nécessaires pour découvrir les mécanismes causaux de l’émergence du suintement rapporté ici et révéler les sensibilités potentielles au changement climatique contemporain et les implications pour les écosystèmes environnants. (...)
Introduction
Au cours des dernières années, les sources et les puits mondiaux de méthane ont fait l’objet d’une attention accrue en raison de l’augmentation rapide du méthane atmosphérique au cours de la dernière décennie et du fort potentiel de réchauffement du méthane ( 80 fois le CO2 sur une période de 20 ans1). Il existe un écart persistant entre l’augmentation mesurée du méthane atmosphérique et les émissions totales prévues à partir des sources de méthane actuellement connues, ce qui justifie les efforts déployés à l’échelle mondiale pour mieux comprendre les émissions potentielles de méthane à partir des sources présentant les plus grandes incertitudes, notamment l’océan et les côtes2. Les régions polaires sont de plus en plus reconnues comme contenant des volumes de méthane importants à l’échelle mondiale dans des réservoirs sous-glaciaires et marins, et les recherches menées dans les archives géologiques et dans l’Arctique contemporain illustrent la sensibilité de ces systèmes au climat (...)