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France24/AFP
Feu vert du Parlement français pour l’enfouissement du CO2 à l’étranger
#CO2 #urgenceclimatique #enfouissement
Article mis en ligne le 21 juin 2025
dernière modification le 19 juin 2025

Le Parlement a validé mardi un projet de loi permettant d’envoyer à l’étranger des millions de tonnes de CO2 dans le but de les enfouir dans des sites de stockage, la France n’en ayant pas. Si le gouvernement y voit un moyen d’atteindre la neutralité carbone en 2050, la gauche dénonce une "fuite en avant".

L’Assemblée nationale a définitivement adopté un projet de loi, mardi 17 juin, permettant l’envoi de millions de tonnes de CO2 à l’étranger pour l’enfouir dans des sites de stockage.

Il a recueilli 261 voix pour (du bloc central au Rassemblement national), contre 107 voix, essentiellement de la gauche de l’hémicycle, qui dénonce "une fuite en avant" pour ne pas réduire les émissions de CO2.

Au cœur des débats : le devenir du CO2 capté sur un site industriel puis comprimé et liquéfié, afin de l’enfouir plutôt que de le voir rejeté dans l’atmosphère.

Or, contrairement à ses voisins, comme la Norvège ou le Danemark, la France ne dispose pas de site de stockage.
Interdiction de principe par le Protocole de Londres

Le Protocole de Londres, un texte international sur la prévention de la pollution, prévoit une interdiction de principe de toute exportation de déchets en vue de leur élimination en mer, et donc de leur enfouissement.

Ce projet de loi, également adopté au Sénat, entend ainsi le modifier et permettre cette exportation.

Pour le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, il s’agit de "donner à notre industrie lourde, la possibilité de produire en France, sans relâcher dans l’atmosphère le carbone qu’elle produit inévitablement".

Car, selon lui, certains secteurs industriels, comme la sidérurgie, la production de ciment ou de chaux, "émettront toujours du CO2, même sans énergie fossile". Un CO2 "fatal", mais "que l’on peut capturer", a plaidé le ministre. (...)

"Nouvelle fuite en avant technologique"

"La capture du carbone ne se substituera pas à l’effort de décarbonation", a-t-il tenté de rassurer. Elle est "à l’inverse un des outils indispensables pour atteindre nos objectifs" de neutralité carbone, selon lui. (...)

Mais pour les écologistes et les insoumis, il s’agit d’une "nouvelle fuite en avant technologique" pour "éviter de s’attaquer à la source de la catastrophe climatique", selon les mots de la députée LFI Nathalie Oziol.

Pour le député communiste Édouard Bénard "cacher la poussière sous le tapis ou le carbone sous les océans n’est pas à la hauteur des enjeux".

Le rapporteur du texte, le député macroniste et ancien ministre de la Mer, Hervé Berville a rappelé que cette solution est soutenue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).