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la Croix
Climat : pourquoi la toundra Arctique émet désormais plus de gaz à effet de serre qu’il n’en absorbe
#urgenceclimatique #toundra #Arctique #CO2
Article mis en ligne le 4 janvier 2025
dernière modification le 2 janvier 2025

Autrefois puits de carbone, l’Arctique est désormais une source d’émission de CO2 et de méthane. Les scientifiques de l’Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA) ont fait ce triste constat dans leur dernier rapport annuel, publié mardi 10 décembre.

(...) À l’extrême nord du Canada, de la Russie ou du Groenland se trouvent des écosystèmes uniques : la forêt boréale et la toundra, constituée de végétation rase poussant sur le pergélisol (permafrost en anglais), un sol gelé contenant une grande quantité de carbone.

Or, ces dernières décennies, sous l’effet du réchauffement climatique, les incendies n’ont cessé d’augmenter dans ces milieux, note la NOAA. Au point que la région Arctique émette « plus de carbone qu’elle n’en stocke », souligne Rick Spinrad, le chef de l’agence à l’origine du rapport. (...)

Les forêts situées au-dessus du cercle polaire arctique n’ont pas été épargnées. En brûlant les arbres et la matière organique du sol, ces mégafeux ont libéré du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Un dégel accéléré du pergélisol

Mais les incendies localisés au-dessus du cercle polaire arctique ont une autre conséquence : ils accélèrent le dégel du pergélisol, qui stocke environ 1 400 milliards de tonnes de carbone sous forme de végétaux gelés. « Quand il dégèle, les bactéries mangent ces feuilles et les transforment en CO2 et en méthane », détaille Florent Domine. Le méthane a un effet de réchauffement plus de 80 fois plus fort que le CO2, mais il a une durée de vie athmosphérique beaucoup plus courte : 12 ans. Il est ensuite transformé en CO2.

Si ce phénomène, lié au changement climatique, n’est pas nouveau, il était jusqu’ici compensé par un autre, le « verdissement de l’Arctique ». Cette expression signifie qu’avec la montée des températures, les végétaux poussent dans des zones situées de plus en plus au nord. « La toundra arbustive se transforme par exemple en forêt boréale, et cette croissance de la végétation fixe du carbone », développe le chercheur.

Avec la multiplication des mégafeux, ces deux phénomènes ne se compensent plus et la région Arctique devient émettrice de gaz à effet de serre. (...)

même si l’Arctique est désormais une source de gaz à effet de serre, le seul arrêt de l’utilisation du charbon, en continuant à consommer du gaz et du pétrole, suffirait à compenser ces rejets supplémentaires. Les émissions anthropiques, liées aux activités humaines, restent les principales responsables du changement climatique.