
Il ne reste que la dignité quand tout va mal. Dans son dernier essai "Clinique de la dignité", Cynthia Fleury se penche sur la dignité et l’ indignité en dénonçant la banalisation de l’indignité ordinaire.
Comment ne pas perdre la face quand les atteintes à la dignité se sont multipliées dans les institutions et les pratiques sociales (hôpitaux, EHPAD, prisons…) ?
Face à cette menace d’un « devenir indigne » de nos sociétés, la philosophe Cynthia Fleury pose les jalons d’une clinique de la dignité, pour établir un diagnostic philosophique et des solutions thérapeutiques des « vies indignes ». Dans son dernier essai" Clinique de la dignité" édité au Seuil, elle convoque les écrits de James Baldwin, les théories du care ou les approches postcoloniales, et invite à ne pas se résigner à l’inaction ou à la déploration. Elle propose à lire une analyse archéologique de la situation actuelle qui devrait permettre de soigner la dignité dans tous ses dysfonctionnements. Ces dysfonctionnements ne sont pas nouveaux mais ce qui l’est , en revanche , c’est notre seuil de tolérance.
Cynthia Fleury dénonce la banalisation de l’indignité ordinaire et appelle à ne pas baisser les bras en œuvrant à la refondation d’une politique de la dignité à partir de ses marges. Passée au crible de la psychanalyse, de la littérature et des sciences sociales, l’exigence de dignité retrouve toute son actualité, et sa radicalité. Cette réflexion signe ainsi l’ouverture d’un nouvel agir politique, entièrement dédié à la reconquête d’une dignité en action à l’âge de l’anthropocène.
"Clinique de la dignité" est un essai, prolongé par une contribution inédite de Claire Hédon, Défenseure des droits, et par les regards de Benoît Berthelier, Benjamin Lévy et Catherine Tourette-Turgis.