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Rue89 Bordeaux
Visages de la précarité (3) : à Bordeaux, des réfugiés pas au bout de leurs Odyssées
Article mis en ligne le 11 juin 2017

L’administration française trie les demandeurs d’asile en deux catégories – peut rester ou doit partir. Venus du Soudan, du Mali et de Guinée, les trois réfugiés installés à Bordeaux que nous avons rencontré flippent de devoir retourner à la misère et la violence de leur pays d’origine. Et ils dénoncent, avec les bénévoles qui les aident, les procédures abusives, si ce n’est illégales, dont ils ont fait l’objet : évaluation de l’âge au doigt mouillé pour déterminer qu’un ado est en fait majeur, homme menotté et enfermé alors qu’il se rendait de son plein gré à la préfecture…

ls se sont retrouvés en France par choix, à Bordeaux par hasard. Le français devient petit à petit leur langue, mais souvent ils connaissent mieux l’anglais. Ce sont des hommes – nous n’avons pas croisé de femmes bien qu’il y en a aussi – qui osent difficilement se montrer, par peur de réprimandes administratives.

Certains se sont faits arrêter en allant signer le récépissé actant de leur présence à la préfecture. D’autres ont été rappelés à l’ordre pour s’être adressés à des associations d’aides aux immigrés et aux populations fragiles. Alors parler à un journaliste n’est pas naturel, et être pris en photo inenvisageable.

Parmi ceux que nous avons rencontré, certains sont voués à quitter le département, voire le pays, dans les prochaines semaines. D’autres pourront rester. Pour l’heure, ils cherchent un havre de solidarité que l’État peut leur donner, mais que des citoyens volontaires offrent à coup sûr. (...)