Neutralité carbone : trois ONG assignent TotalEnergies en justice pour pratique commerciale trompeuse
Les Amis de la Terre, Greenpeace et Notre Affaire à tous estiment que le géant pétrolier et gazier induit les consommateurs en erreur en se présentant comme un « acteur majeur de la transition énergétique ».
Le groupe TotalEnergies (ex-Total) induit-il les consommateurs en erreur en affirmant, dans une campagne de communication massive, avoir l’ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ? C’est ce qu’estiment Greenpeace, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à tous, qui ont déposé, mercredi 2 mars, un recours en justice contre l’entreprise pour « pratiques commerciales trompeuses ». Par cette assignation, les trois organisations non gouvernementales (ONG), soutenues par l’association caritative spécialisée dans le droit et l’environnement ClientEarth, ont un objectif : faire reconnaître par le tribunal judiciaire de Paris le caractère mensonger des publicités de la major pétrolière et gazière, selon lesquelles elle pourrait lutter de façon efficace contre le réchauffement climatique.
En mai 2021, Total retouchait son nom pour devenir TotalEnergies. L’occasion d’afficher son ambition « d’être un acteur majeur de la transition énergétique » et d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050. Un message diffusé à grande échelle par le biais de publicités dans la presse écrite, à la télévision, sur les réseaux sociaux ou encore sur des panneaux d’affichage. Or, pour les ONG, ces affirmations ne sont ni étayées ni justifiées par la stratégie du groupe. (...)
TotalEnergies « ralentit la transition énergétique »
Pointant un manque d’investissements dans les énergies renouvelables, Clara Gonzales, juriste pour Greenpeace, déclare nécessaire de « faire le procès du “greenwashing” [écoblanchiment] ». « Le réchauffement climatique est déjà là et TotalEnergies ne se contente pas de tromper les consommateurs, il ralentit aussi la transition énergétique. La notion de neutralité carbone a été définie par des autorités scientifiques, les entreprises ne peuvent pas la dévoyer. » Contactée par Le Monde, l’entreprise réfute le terme de « greenwashing » et affirme qu’elle « met sa stratégie en œuvre de manière concrète ». (...)