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le Parisien
Services de réanimation saturés en Île-de-France : les soignants ont peur avant le Nouvel An
#sante #hopitalpublic
Article mis en ligne le 31 décembre 2022
dernière modification le 30 décembre 2022

Triple épidémie de bronchiolite, de grippe et de Covid-19, sans compter le manque chronique de personnel… Les services de réanimation sont saturés en Île-de-France et rappellent à certains urgentistes la situation lors de la première vague de la pandémie.

En noir, le nom des établissements publics et privés qui disposent de places de réanimation en Île-de-France. En vert, le nombre de places disponibles, qui se résument pour l’Île-de-France et ses douze millions d’habitants à… quatre lits en tout et pour tout. Ce tableau, qui se trouve dans une salle de régulation d’un Samu d’Île-de-France, n’est hélas pas un mauvais souvenir de la première vague de Covid, en mars 2020. Il date du mardi 27 décembre 2022, à midi. (...)

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"Nous n’avons jamais connu une telle crise", alerte l’urgentiste Patrick Pelloux

Alors que la grippe a été cette année plus précoce d’un mois, elle entraîne, faute d’un taux vaccination suffisant et d’un respect des gestes barrières, un afflux aux urgences partout dans le pays que « l’écroulement du système hospitalier » ne permet plus d’absorber, dénonce Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France.

En juste une petite semaine, du 12 au 18 décembre, le taux de consultations en France a grimpé de 57 % et le nombre d’hospitalisations de 118 %. Face à ces statistiques inquiétantes, Patrick Pelloux, le plus médiatique des urgentistes de l’Hexagone tire, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme.

Quelle est la situation dans les services d’urgence avec l’arrivée précoce de la grippe ? (...)

Le nombre d’admissions aux urgences a bondi de 52 % par rapport à l’an dernier, ce qui est considérable. Nous sommes en pleine déliquescence du système hospitalier qui s’est littéralement écroulé. Nous n’avons jamais connu une telle crise. On a l’impression que l’on a abandonné la population à son sort. En l’espace de cinq à dix ans, nos gouvernements ont désorganisé le système de santé. Vous avez plusieurs centaines de milliers de personnes qui n’ont plus de médecin traitant. Et en trouver un la nuit et le week-end, c’est encore moins possible.
D’où le passage par les urgences…. (...)

Que vous inspire la crise actuelle ?

C’est aux gens de réfléchir comment ils sont considérés par les élus par rapport à leur santé. Car ceux qui décident de l’évolution de notre système de santé sont les premiers quand ils sont malades à faire jouer leurs réseaux parallèles pour être pris en charge par les meilleurs spécialistes. Comme ils ont des privilèges relationnels qui les abritent des difficultés du système, ils continuent de ne pas donner les moyens dont nous avons besoin. (...)

Quand il y a eu 10.000 morts, cet été, le gouvernement a mis cela sur le dos de la canicule. Alors que l’on avait fermé 200 services d’urgence par manque de personnel, provoquant un retard dans la prise en charge des malades qui explique ce bilan.