
La gestion des mouvements de population est l’une des priorités des États. Il s’agit, notamment, de sélectionner au plus près la main-d’œuvre nécessaire à l’économie, ceci dans un contexte général de dégradation des conditions de vie. Cette sélection impose le renforcement de l’enfermement des personnes dites indésirables, des contrôles aux frontières et des rafles, des visas au compte-goutte et l’intensification de la lutte contre celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre vont à l’encontre de la mise sous contrôle des mouvements de population. Depuis quelques années, les services de police font un gros travail de fichage des gens qui luttent contre les centres de rétention et les rafles et contre la machine à expulser en général.
(...)Cette répression spécifique s’inclue dans un contexte général de contrôle social renforcé : occupation policière des quartiers, vidéo-surveillance, fichage, réquisition préfectorale de grévistes, multiplication de lois sécuritaires, incarcération et psychiatrisation croissante de franges entière de la population. Elle s’inscrit également dans une dégradation des conditions de vie. En Espagne, en Grèce et en France, par exemple, des larges couches de la population ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, c’est même l’espoir de maintenir sa tête hors de l’eau qui se fissure. À deux pas d’ici, la révolte explose contre des conditions de vie insupportables : en Algérie, des émeutes ne cessent d’éclater ; en Tunisie, et plus récemment en Égypte, des soulèvements massifs ont eu lieu, dont on ne connaît pas encore la fin. Les flammes d’une telle révolte sont contagieuses ! A ceci on nous répond : la seule issue de ces révoltes est l’instauration d’une démocratie. Mais ces promesses n’incluent pas la fin de l’exploitation à vil prix dans l’industrie minière, portuaire ou touristique. On change de système de gouvernement et tout continue comme avant.(...)
Nous appelons à une semaine de solidarité pour débattre des questions ébauchées ici. Cette semaine se veut une réponse collective à la répression qui nous frappe, un moyen de se dégager de l’isolement dans lequel l’État veut nous enfermer.(...)