
Ces deux livres importants sortent en même temps. Le premier par Dominique Méda et Florence Jany-Catrice à la Documentation française (175 pages, 7,90 euros), le second par Pierre Larrouturou et Dominique Méda aux Editions de l’Atelier (260 pages, 14 euros)
FAUT-IL ATTENDRE LA CROISSANCE ?
Peut-on encore écrire un livre sur un sujet défriché par une bonne dizaine d’autres depuis les années 2000 ? Un livre qui ne répète pas plus ou moins les arguments des précédents et qui innove sur cette question ? Un livre agréable à lire, pas cher, et faisant bien le tour des interrogations des citoyen.nes quand on leur affirme quotidiennement que sans le retour à une belle croissance à l’ancienne il n’y a pas de salut, pas de résorption du chômage, pas de réduction des dettes ?
Ce défi a été relevé. On découvre dans ce livre plein de pépites qu’on ne trouve nulle part ailleurs, au-delà d’une synthèse à valeur ajoutée des travaux contemporains dessinant les voies d’une société post-croissance.
On démarre par le B.A.BA : qu’est-ce que la croissance, comment a-t-elle été inventée aussi bien dans l’histoire des faits que dans celle des idées et des statistiques, comment est-elle calculée, quels rôles ont joué les Etats et les institutions internationales pour impulser ce fétiche des temps modernes ? On en vient ensuite à l’histoire millénaire de la croissance et à un examen des « facteurs » pouvant expliquer l’explosion de la croissance au cours du siècle dernier, en particulier pendant les « Trente Glorieuses ».
Après cette gloire éphémère, vient le « grand ralentissement » : prélude à un « état stationnaire » comme le pensait le grand John Stuart Mill aujourd’hui relayé par l’Américain Robert Gordon ? Freinage temporaire selon les optimistes du « ça va repartir » ? Inadéquation de l’outil de mesure ? (...)