
Une attaque informatique massive a frappé des hôpitaux, de grandes entreprises et des administrations un peu partout dans le monde. À l’origine, un rançongiciel surnommé WannaCry qui se propage sur des ordinateurs Windows non mis à jour et chiffre le contenu des disques durs. Les victimes doivent s’acquitter d’une rançon en bitcoin pour récupérer leurs données.
WannaCry, WannaCrypt, WanaCrypt0r, WCry, Wana Decrypt0r. Voici tous les surnoms du rançongiciel (ransomware) qui sème une pagaille planétaire depuis la fin de la semaine dernière. Ce virus est à l’origine de ce qui est d’ores et déjà considéré comme l’attaque informatique par ransomware la plus importante jamais connue. Selon le dernier pointage effectué dimanche par Europol, WannaCry aurait fait plus de 200.000 victimes à travers 150 pays. Et il est probable que ces chiffres soient revus à la hausse dans les heures et les jours qui viennent alors que des millions de salariés, d’entrepreneurs et de fonctionnaires reprennent le travail derrière leurs ordinateurs.
Que fait WannaCry et à qui s’attaque-t-il ? Ce rançongiciel se propage via des campagnes de phishing qui consistent à envoyer des courriels par millions contenant une pièce jointe infectée. Dès qu’une victime ouvre le document, le virus s’installe sur sa machine et chiffre les données que contient le disque dur. Pour les récupérer, il faut alors s’acquitter d’une rançon équivalente à 270 euros payables en bitcoins. La rançon est doublée si elle n’est pas payée sous trois jours. Et passé sept jours, si aucun paiement n’a été effectué, les données sont supprimées. Mais là où WannaCry est particulièrement redoutable, c’est qu’il peut se répandre sur l’ensemble d’un réseau informatique à partir d’un seul ordinateur infecté.
L’usine Renault de Douai à l’arrêt à cause de WannaCry
Ce qui rend cette attaque si marquante, c’est qu’elle a eu immédiatement des répercussions directes dans la vie réelle. Au Royaume-Uni, le système de santé, le National Health Service, a été fortement touché, entrainant la paralysie des systèmes informatiques de 45 hôpitaux. Certains établissements ont même été contraints de différer des interventions chirurgicales et de dérouter des ambulances. En France, le constructeur automobile Renault a été impacté par WannaCry sur plusieurs de ses usines et le site de Douai était à l’arrêt ce lundi. En Allemagne, les panneaux d’affichage du réseau ferroviaire de la Deutsche Bahn diffusaient le message de rançon du virus.
On rapporte aussi des perturbations sur le système bancaire ainsi que dans plusieurs ministères en Russie tandis qu’aux États-Unis, c’est le transporteur FedEx qui dit avoir été touché. En Espagne, l’opérateur de téléphonie mobile Telefónica a confirmé faire partie des victimes de WannaCry. Ce dernier a également sévi dans des écoles, des universités et des hôpitaux à travers l’Asie. (...)