
Il fallait bien tout ce verbiage du premier ministre Edouard Philippe pour masquer l’essentiel dont il ne fût pas question lors de sa prise de parole :
Le gouvernement entend bloquer les ressources pour financer les retraites à 14% du PIB.
Or, il va y avoir plus de retraités. Il s’agira donc de partager le même gâteau avec toujours plus de monde à table.
La réforme des retraites concernera tout le monde et tout le monde sera perdant. Selon les projections, s’il devait y avoir des gagnants, ils ne pourraient l’être que de façon anecdotique et temporaire.
Mécaniquement, il faudra travailler toujours plus longtemps pour prétendre à une pension digne et bien au-delà de l’espérance de vie en bonne santé. Mais Emmanuel Macron a déjà pensé à tout, puisque dans la loi Pacte, les systèmes de retraite par capitalisation où chacun cotise pour soi-même en rupture avec le modèle solidaire par répartition sont encouragés.
Les assureurs et les banques attendent cette réforme avec impatience.
La France insoumise proposera un contre-projet de réforme des retraites solidaire visant notamment à assurer le maintien du niveau de vie entre l’activité et la retraite et à garantir la liberté de partir dès 60 ans.
Alors que la productivité a considérablement augmenté, qu’un sénior sur deux n’est plus en emploi à l’âge de partir en retraite et que les jeunes peinent à s’insérer dans l’emploi, nous affirmons que le progrès, ce n’est pas de travailler toujours davantage. Or la retraite par points, c’est le travail sans fin.