
Depuis le 1er septembre, les candidats à l’élection de l’Assemblée constituante prévue le 23 octobre peuvent déposer leurs listes. L’occasion de présenter les grandes lignes d’un paysage politique profondément renouvelé depuis la fin du pouvoir du RCD, le parti-Etat dissout le 9 mars.
Au monopole, succède une offre politique abondante. Du moins en quantité puisque à ce jour pas moins de 102 partis ont été autorisés. Une douzaine néanmoins constituent l’essentiel du tableau.
(...) Il n’est pas forcément pertinent de classer les partis selon un axe gauche-droite. Le nationalisme peut être une valeur ambivalente. Une orientation économique de gauche peut être associée à une vision identitaire conservatrice, des partis auto-proclamés centristes sont des avatars de l’ancien régime. Un programme économique libéral peut aller de pair avec une volonté de rupture marquée avec l’ancien régime. La référence à l’islam peut, a priori, se combiner avec toute sorte d’orientation économique… (...)
Des rapprochement inattendus peuvent se nouer, non seulement en raison de considérations tactiques, mais surtout en fonction des clivages qui structureront la vie politique tunisienne :
– la rupture avec l’ancien régime et la protection de la Révolution,
– l’inclusion ou l’exclusion de l’islamisme dans le socle des valeurs fondamentales,
– les orientations économiques,
– les options constitutionnelles, etc.
Les Tunisiens vont devoir devenir des experts en manœuvres partisanes pour décrypter leur vie politique. (...) Wikio