
Dans un contexte de revers conjoncturel, il est toujours navrant de voir toutes ces entreprises rentables procéder à des coupes dans leurs effectifs à des fins préventives, dans un objectif de protection de leurs marges bénéficiaires. Mais une fois ces licenciements boursiers dénoncés, les rappels répétés à leur responsabilité sociale et de bonnes entreprises citoyennes se heurtent au diktat du court terme imposé par les marchés. Les autres parties concernées, surtout les employés et les gouvernements, deviennent les dommages collatéraux d’une philosophie visant la maximisation de la valeur de l’actionnaire. Un actionnaire trop souvent de passage, et infidèle par surcroît.
Ce face à face entre Peugeot et le gouvernement socialiste français a un petit air de déjà-vu. Il nous ramène à ce contexte économique ayant précédé la Grande Récession de 2008-2009, où les entreprises multipliaient les annonces de coupes massives et de licenciements préventifs afin de protéger leurs marges bénéficiaires et leurs liquidités dans l’anticipation d’une contraction de l’activité économique. Vouloir se protéger ainsi de difficultés économiques appréhendées est la voie la plus sûre pour transformer une crainte en une réalité. Mais l’objectif de l’entreprise étant la rentabilité et non la philanthropie, les incitatifs au changement espéré des mentalités doivent venir d’ailleurs. (...)