
L’Empire Murdoch a dominé la scène politique britannique depuis l’époque de Margaret Thatcher. Elle lui a donné la télévision par satellite. Il a détruit les syndicats de la presse, et ses journaux ont aidé à détruire la grève des mineurs. Il a été un outil central dans la création d’une culture qui célèbre les privatisations, les dogmes du libre-échange, les guerres (l’intégralité des presque 300 journaux de Murdoch ont soutenu, aux quatre coins du monde, la guerre en Iraq), etc. Le populisme de droite propagé par le tandem Thatcher-Murdoch a vidé de sa substance l’éthos collectif né après la seconde guerre mondiale. Son influence a été si forte que les autres journaux et chaînes de télévision (comme Channel Four ou la BBC) ont perdu toute confiance et se sont transformées en pâles copies [des médias de Murdoch], en quête de lectorat et d’audience. La musique classique, largement appréciée, sans distinction de classe, de croyance ou de race, a été considérée comme élitiste et retirée de la BBC 2.
Les héritiers de Thatcher au sein du Blue Labor [2], Tony Blair et Gordon Brown, ont entretenu la dévotion à l’argent et à Murdoch. Blair s’est humilié en permanence devant le baron des médias. Brown a fait la même chose. Les éditorialistes de la presse Murdoch sont devenus des invités réguliers des résidences officielles ; les Premiers Ministres et leurs proches assistent régulièrement aux soirées privées de ces éditorialistes. (...)
En attendant, le consensus tripartite au parlement britannique quant au néolibéralisme et à ses dogmes, qui créent des ravages dans toute l’Europe, ne volera pas en éclats. Voilà le problème qui, à la différence de l’empire médiatique ébréché de Murdoch, ne risque pas de disparaître.(...) Wikio