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Le MRAP condamne l’attaque meurtrière contre le Camp Liberty (Bagdad, Iraq)
communiqué
Article mis en ligne le 11 février 2013

Le 9 février, à 5h45 du matin, le Camp Liberty où ont été transférés les Moudjhadines du Peuple d’Iran qui résidaient au Camp Aschraf, a été attaqué par des tirs de roquettes et de mortiers. 6 résidents, dont une femme, ont été tués et on compte une cinquantaine de blessés. Le bilan pourrait bien s’alourdir, le cabinet du Premier Ministre Al-Maliki ayant donné l’ordre aux forces irakiennes d’empêcher le transport des blessés vers les hôpitaux.


Le MRAP condamne cette attaque meurtrière et assure les familles des victimes de sa solidarité. Il rappelle que les 3’200 personnes se trouvant aux camps d’Aschraf et Liberty ont été reconnues par le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies comme des « requerant d’asile » et que, de ce fait, ce sont des « personnes protégées en vertu de la Quatrième Convention de Genève ». Cette agression constitue une nouvelle violation du droit international et de la Convention de Genève.

Le camp d’Aschraf, au nord-est de Bagdad, abritait environ 3500 opposants iraniens au régime de Téhéran qui ont été désarmés lors de l’invasion américaine en 2003, puis placés sous la protection de la IVe Convention de Genève qui stipule la protection des populations civiles. Malgré cela, Aschraf avait été attaqué à plusieurs reprises par les forces irakiennes, malgré les promesses des Etats Unis, ces attaques faisant à chaque fois de nombreuses victimes.

Les résidents d’Aschraf ont alors accepté d’être transférés au Camp Liberty, près de l’aéroport de Bagdad, en attendant leur transfert vers des pays tiers, suite à la signature d’un accord qui prévoyait, entre autres, le respect des normes minimales propres aux conditions de vie des requérants d’asile.

Ces normes n’ayant jamais été respectées par les autorités irakiennes, le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a constaté, lors de deux avis émis en 2012, que les requérants d’asile vivent de facto dans des conditions de détention.

Le camp Liberty est situé au cœur d’une zone militaire et n’est donc pas accessible sans coordination avec le gouvernement irakien.

Le MRAP demande au gouvernement irakien et aux Nations unies, ainsi qu’au Haut Commissariat pour les réfugiés d’assurer le transfert des blessés vers les hôpitaux ainsi que la sécurité des personnes se trouvant au camp Liberty. Les avocats, les journalistes, les délégations d’élus doivent pouvoir visiter les requérants d’asile au camp Liberty.
Les responsables de cette attaque honteuse contre des hommes et des femmes désarmés doivent être jugés et condamnés.

La sécurité ne pouvant être assurée au Camp Liberty, les résidents doivent pouvoir retourner au Camp d’Aschraf qui dispose d’abris qui ont déjà fait preuve de leur efficacité dans le passé.

Le MRAP se joint aux nombreuses organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International pour exiger le respect des Conventions internationales et la protection des requérants d’asile iraniens qui se trouvent aux camps d’Aschraf et Liberty. Il demande instamment au gouvernement français d’intervenir dans ce sens.