
Les attentats, qui firent 3000 morts et 6000 blessés, ravivèrent les souvenirs d’un certain dimanche 7 décembre 1941, lorsque les Japonais attaquèrent par surprise la base de Pearl Harbour (Hawaii) faisant plus de 2400 morts et près de 1200 blessés. Ces deux événements causèrent un profond traumatisme au peuple américain et eurent la même conséquence immédiate : une déclaration de guerre.
(...) Après les attentats du 11/09, les Etats-Unis sont entrés en guerre contre le terrorisme à l’intérieur et à l’extérieur du territoire national. Dans les deux cas, il y eut aussi des dérives graves dont les effets persistent encore et mettront plus d’une mémoire d’homme à s’estomper. Cette affirmation peut être confortée par deux exemples : au plan interne, il s’agit de la promulgation du « Patriot Act » qui est une véritable loi d’exception, et, au plan extérieur, de la publication de la « Stratégie de sécurité nationale » qui introduit la notion d’« attaque préventive », une nouvelle doctrine pour le moins contraire à la légalité internationale. (...)
Parce que déclarée contre des « ombres », la guerre contre le terrorisme porte les germes attentatoires aux lois nationales et internationales (ce n’est pas une circonstance atténuante). Les masques sont tombés. La preuve est faite que la réponse des démocraties à la menace terroriste ne diffère pas de celle apportée par des régimes autoritaires. Ces démocraties, donneuses de leçons et se considérant comme des exemples à suivre, de gré ou de force, n’hésitent pas à fouler aux pieds les droits civiques tout en entretenant l’illusion du respect des droits humains et à violer allégrement le droit international au risque de créer le chaos.
Les attentats du 11/09 ont constitué un traumatisme profond pour le peuple américain, créé une véritable psychose sécuritaire et exacerbé le sentiment patriotique.
Fortement instrumentalisée par l’administration et des groupes extrémistes, cette situation a rendu possible un véritable retour au maccarthysme au nom de la lutte contre le terrorisme.
(...)
Après les attentats du 11/09, la quasi-totalité des peuples du monde avait compati avec le peuple américain. Le choix stratégique des Etats-Unis de faire la guerre au terrorisme aurait pu rassembler autour de ce pays la quasi-totalité de la communauté internationale, mais les erreurs commises par l’administration Bush eurent pour conséquence la dilapidation du capital sympathie et valurent à cette dernière des critiques acerbes
(...)
La conférence des « amis de la Libye » qui a eu lieu à Paris le 1er septembre 2011 (noter le symbole de la date), pourra-t-elle conjurer le sort ? Espérons-le. Un proverbe dit : « L’arbre arrosé de sang porte des fruits qui s’appellent vengeance. »
(...) Wikio