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La dette résulte du refus de changer le monde
Article mis en ligne le 17 septembre 2012
dernière modification le 14 septembre 2012

Nous baignons depuis des mois dans la peur de l’effondrement de l’euro, de la faillite bancaire. Les économistes mondains et médiatiques, qui savent toujours tout après coup, nous livrent bien empaquetées les raisons de la dette et nous expliquent doctement tout et son contraire, suivant les circonstances. ATAC et quelques économistes éclairés et indignés demandent un audit de la dette mais personne ne répond ni ne s’en émeut en haut lieu, et le président nouvellement élu n’en parle plus.

(...) En 1973 nous avions le choix, la possibilité d’une décroissance ou du moins d’une stabilisation de la croissance. L’empreinte écologique était plus ou moins de Un, la planète pouvait être sauvée par un état stationnaire de l’économie qui aurait permis une redistribution lente mais globale de la richesse vers les pays dits sous-développés. Nous avions alors des moyens en réserve pour aider les pays pauvres à rejoindre notre seuil de Un, sans trop le dépasser.

Aujourd’hui, grâce à la dette, l’empreinte est de trois, le PIB a été multiplié au moins par trois en valeur constante et cette richesse produit des SDF, accroît la pauvreté chez nous comme dans une bonne partie du monde, qui au lieu d’émerger coule encore plus profondément (corne de l’Afrique par exemple), et réchauffe brutalement la Terre.

La montée de la dette publique peut donc se lire autrement que dans les banalités du discours comptable de nos experts patentés. On peut l’interpréter comme la variable d’ajustement qui a permis aux économies fondées sur le capitalisme libéral, et la croissance continue du PIB, d’éviter la crise de surproduction et de prévenir le passage à une autre manière de penser les échanges, la production, la rareté.

Ce fut le moyen d’interdire l’utopie menaçante d’un autre univers technologique où la science verte aurait eu un sens qui n’était plus celui du développement de la prédation de la planète pour le plus grand bien des multinationales. La montée de la dette publique peut donc se lire autrement que dans les banalités du discours comptable de nos experts patentés. (...)