Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Grand Soir
L’argent sans foi ni loi, par M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot
Michel Pinçon, Monica Pinçon-Charlot : L’argent sans foi ni loi. Conversation avec Régis Meyran. Paris, Textuel, 2012.
Article mis en ligne le 22 septembre 2012
dernière modification le 19 septembre 2012

Lire les Pinçon-Charlot est toujours utile : Ils sont précis, rigoureux, posent les questions utiles et apportent les bonnes réponses. Dans leur dernier ouvrage, ces grands connaisseurs de ceux qu’ils appellent « les riches » expliquent comment l’argent est devenu, par-delà tous les principes moraux ou religieux, et en se jouant des droits des personnes, la valeur suprême de nos existences individuelles et collectives.

Pour les auteurs, le monde est divisé en trois classes : un prolétariat qui subit des formes d’exploitations de plus en plus brutales, des classes moyennes, précarisées, divisées et déboussolées par la prétendue « crise », et la classes dominante, celle qui a gagné (comme disait Warren Buffet ) la « guerre » des classes parce qu’elle est solidaire, organisée, et parce que, selon une approche sartrienne, elle est « la seule classe sociale en soi et pour soi. »

La « guerre » des classes est à ce point gagnée par les « riches » que la banque Goldman Sachs peut, sans la moindre vergogne, placer ses hommes à la tête des gouvernements (Mario Monti, Lucas Papademos) et, mieux encore, de la BCE (Mario Draghi). Le triomphe des « riches » est tel qu’un groupe comme LVMH peut posséder 140 filiales dans les paradis fiscaux tandis que les avoirs des familles françaises en Suisse sont actuellement de 80 milliards d’euros. On mettra ce chiffre en regard avec le déficit public de la France en 2011 (91 milliards) ou avec le « trou » de la Sécu (17 milliards), cette construction purement politique et idéologique.

Pourquoi les pauvres et les classes moyennes votent-ils à droite ou, au mieux, pour des socialistes complices ? Parce que, selon les auteurs, subissant la violence symbolique, ils ont intériorisé l’idée que les dominants sont à leur place et que le capitalisme libéral est désormais la seule nature possible de l’économie. Un vrai changement présuppose un éveil des consciences et une acceptation de valeurs contraires à celles de l’hyper-bourgeoisie au pouvoir. (...)