
Le Monde, conjointement avec le New York Times, le Guardian, le Bureau of investigative journalism et le Spiegel, a pu consulter en avant-première 400 000 rapports de l’armée américaine en Irak, rendus publics ce vendredi par le site Wikileaks, spécialisé dans la publication de documents confidentiels. Il s’agit des rapports d’incidents, rédigés par les officiers sur le terrain, qui constituent le fichier SIGACTS ("significant activity") des forces américaines de janvier 2004 à décembre 2009. Une masse de documents qui décrivent, jour à près jour, les attentats, les échanges de tirs, les fouilles de caches d’armes, les arrestations, et les violences contre les civils.
Confidentiels, les "rapports d’incidents" ne sont pas classés secret défense. Les documents publiés par Wikileaks ne contiennent pas les rapports des forces spéciales américaines, ni les mémos des services de renseignement.(...)
L’intérêt de cette masse de documents est ailleurs : les 400 000 rapports jettent un regard nouveau sur le lourd tribut que les populations civiles ont payé à la guerre.’...)
Les documents montrent également que les violences de la police irakienne, régulièrement minimisées par l’état-major américain, sont une réalité quotidienne des soldats du rang, témoins directs de tortures pratiquées à grande échelle et couvertes par une partie de la hiérarchie policière.(...)