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Hypertension artérielle : un mélange de polluants aériens pourrait causer des pics répétés d’élévation de la pression sanguine
#pollution #hypertension
Article mis en ligne le 11 mai 2023

La pollution de l’air est un des facteurs environnementaux reconnus comme jouant un rôle dans l’hypertension artérielle. Elle est constituée d’un mélange de particules et de gaz dont les effets combinés sur la santé humaine sont encore mal connus. Une équipe de l’Inserm et de Sorbonne Université, aidée de collaborateurs internationaux, a cherché à étudier en continu l’impact dans la vie quotidienne d’un mélange de 5 polluants aériens sur la pression sanguine de 221 participants de l’étude MobiliSense[1] sur le territoire du Grand Paris. Dans deux modèles, l’un prenant en compte les variations des concentrations de polluants dans l’air ambiant, l’autre les variations des quantités inhalées de ces polluants, les chercheurs ont pu observer une association avec des élévations aiguës et répétées de la pression sanguine. Ces travaux parus dans Environmental Research ouvrent la voie à une meilleure compréhension du lien entre pollution de l’air et hypertension.

L’hypertension artérielle est une maladie chronique qui concerne 1 adulte sur 3. Liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins, elle peut être à l’origine de complications cardiovasculaires, cérébrovasculaires, voire même neurodégénératives.

De précédentes études ont montré que certaines molécules participant à la pollution de l’air avaient un impact sur la pression sanguine et pouvaient, en conséquence, favoriser l’hypertension. Or, dans la vie de tous les jours, la pollution aérienne à laquelle les personnes sont exposées est en général constituée de mélanges de polluants aériens plutôt que d’un constituant isolé, et ces mélanges sont mal pris en compte dans les analyses déjà existantes. (...)

Afin d’étudier les effets de ce mélange complexe de composants, l’équipe de recherche a développé de nouvelles méthodes de suivi et utilisé du matériel de mesure innovant (...)

Les chercheurs ont observé que, lorsque les concentrations de tous les polluants augmentaient au sein du mélange dans les 5 minutes précédant la mesure de la pression sanguine, une élévation de la pression systolique (voir encadré) était observée. Une association similaire était également retrouvée entre une augmentation de la quantité de polluants inhalés dans les 5 minutes précédant la mesure de la pression sanguine (liée à un accroissement des concentrations mesurées et/ou de l’activité physique et donc du débit respiratoire) et l’élévation de la pression systolique. (...)

Peu d’études ayant utilisé ces méthodes de mesure et de modélisation pour étudier des mélanges plutôt que des polluants isolés, l’équipe de recherche précise qu’elle n’a pas, à l’heure actuelle, la possibilité de comparer ses résultats avec d’autres travaux et que ceux-ci doivent donc être interprétés avec prudence.

Cependant, si ces résultats sont vérifiés, ils pourraient être généralisables aux populations d’autres grandes villes européennes présentant des niveaux de pollution similaires à la métropole parisienne. (...)