
Nous re-voici devant la Préfecture.
La lettre que nous avons envoyée au Préfet, Pierre Dartout, est toujours sans réponse
Nous avions obtenu, lors du rassemblement du 19 mai une entrevue avec Madame Jaffret, Chef de Cabinet, qui devait faire "remonter" nos demandes.
Silence total depuis.

C’est pourquoi nous manifestons notre insistance.

Pendant que le Préfet n’est pas pressé de nous répondre, l’administration prépare le renvoi, demain, de cinq malheureux exilés qui seront déplacés sans considération aucune de leurs désirs, de leurs liens, du cauchemar qu’ils ont tellement peur de revivre.

Et l’angoisse monte pour ceux qui sont encore dehors, mais sûrement pas libres pour autant, tellement la pression de la promesse de renvoi est omniprésente.

Aux dernières nouvelles - et nous n’avons pas lieu de nous réjouir du contenu :
Ministère de l’Intérieur : Gérard Collomb nous livre ses priorités (le Parisien)
A Calais, 400 migrants, dont un quart de mineurs, sont encore présents. Comment faire face ?
Nous devons d’abord réprimer les atteintes à l’ordre public et lutter contre les filières de passeurs. Les personnes qui demandent l’asile ont évidemment vocation à être prises en charge dans la dignité. Celles qui sont en situation irrégulière doivent, en revanche, être éloignées. Enfin, celles dont la demande d’asile relève d’un autre Etat membre doivent être réadmises dans cet Etat. Pour renforcer l’action des forces de l’ordre, trois unités supplémentaires de forces mobiles, soit plus de 150 policiers et gendarmes, seront envoyées sur place dès aujourd’hui.
Les associations d’aide aux migrants disent faire l’objet d’un harcèlement policier..
Nous devons assurer la sécurité de tous. Cela implique notamment que les démarches qui sont conduites par les associations soient organisées dans l’ordre et en coordination avec les pouvoirs publics. Notre priorité, c’est que Calais et le Dunkerquois ne demeurent pas des lieux de fixation et que les « jungles » ne s’y reconstituent pas. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec les élus locaux, j’ai entendu leurs inquiétudes et je veux dire aux habitants de tous ces territoires qu’ils ne sont pas oubliés.
La majorité de ces migrants souhaitent rejoindre l’Angleterre...
J’aurai une discussion sur ce sujet avec mon homologue britannique. L’essentiel est de tarir les flux d’arrivées. Le plus important est celui des déboutés du droit d’asile dans les pays voisins. Les demandes d’asile, en France, sont par ailleurs traitées dans des délais trop longs. Nous voulons les ramener à six mois.
Maître Blet fait le point. Les directives nationales vont en sens inverse de ce que nous souhaitons.
Mais le Préfet nous ignore, et cela est de sa responsabilité propre. il est venu nous rencontrer au moment de la mise en place des CAO, il a exprimé sa grande satisfaction devant nos capacités d’accueil ; et maintenant ? nous nous adressons à lui et il fait la sourde oreille. Même pas un refus. Le silence. Comme si nous n’avions pas d’existence. c’est humiliant, c’est insupportable. Nous voulons une réponse.
Les directives ministérielles sévissent dans toutes les régions, et suscitent chez les citoyens épris de solidarité indignation, révolte et mobilisation, comme en témoigne cette Lettre ouverte : « Calais – Quand « expulsion du camp » finit par signifier « élimination »

Voici le courrier que notre Députée, Marie Récalde a envoyé à Monsieur COLOMB Ministre de l’Intérieur.


Un curieux incident technique : brusquement le haut-parleur du micro se met à faire un bruit assourdissant. Pas moyen de le ramener à un fonctionnement correct. ça ressemble à un brouillage... en tous cas il devient impossible d’utiliser le micro.


Donc les prises de parole deviennent très problématique : dans ce quartier de Bordeaux et à cette heure-ci, le vacarme de la circulation couvre les voix.
Et puisqu’il faut faire du bruit pour espérer se faire entendre, nous scandons de la voix et des mains :
"murs après murs / détruisons/les centres de rétention"
"sans-papiers/régularisation"

Avant de nous quitter nous nous donnons rendez-vous, pour ceux qui le peuvent, afin d’organiser la suite de la mobilisation jeudi 8 juin à 19h à la Bourse du Travail
ET toujours, il faut continuer à diffuser la lettre au Président de la République :
Lettre ouverte au Président de la République du collectif de soutien aux demandeurs d’asile du CAO de Mérignac (33) et convergence des mobilisations en France.