
La concentration de COVID-19 dans les eaux usées de plusieurs villes du Québec est en forte hausse. Cette augmentation survient au moment où le nouveau variant BQ.1 s’impose de plus en plus au Québec.
Devant la difficulté à maintenir un niveau élevé de tests, Québec a mis de l’avant plusieurs méthodes pour tenter de suivre l’évolution de la COVID-19. L’une d’elles consiste à analyser la présence de particules dans les eaux usées d’une dizaine de villes de la province.
Et justement, depuis une semaine, la concentration des particules de COVID-19 a doublé dans les égouts de Montréal, Laval, Québec, Gatineau, Rimouski et Sept-Îles.
« Ça veut dire qu’il y a probablement plus de gens qui excrètent le virus, qu’ils soient symptomatiques ou asymptomatiques. Ça nous donne une indication sur le contenu en virus dans l’eau, donc l’ampleur des gens infectés », indique la médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Caroline Huot.
Un bon portrait de la situation
L’augmentation remarquée dans ces villes donne un bon portrait de la situation, précise-t-elle, puisqu’elles représentent plus de 50 % de la population suivie avec les eaux usées. « Quand on voit que ça augmente dans ces villes-là, ça nous donne une indication intéressante pour une bonne partie de la population du Québec », dit la médecin-conseil. (...)
Cette forte hausse détectée dans les eaux usées ne s’est pas matérialisée dans le nombre de cas détectés par des tests PCR. Au contraire, le nombre de cas était en baisse depuis quelques semaines, mais s’est stabilisé depuis peu.
Or, ces tests sont maintenant réservés à certaines catégories de la population, dont les travailleurs de la santé et les résidants de certains milieux, dont les RPA. (...)
« On peut faire plus confiance aux eaux usées que toute autre méthode pour l’instant » afin de mesurer la propagation de la COVID-19 (...)
Par contre, les cas autodéclarés, soit ceux rapportés par les citoyens au ministère de la Santé et des Services sociaux, affichent une légère hausse depuis une semaine.
Autre méthode utilisée pour tenter de suivre la COVID-19, l’INSPQ mène aussi des sondages auprès des Québécois pour évaluer la progression de la pandémie. Selon les estimations établies grâce à ces coups de sonde, entre 23 000 et 31 000 personnes sont infectées chaque jour. (...)
BQ.1 prend de plus en plus de place
Cette hausse survient alors qu’un nouveau variant semble vouloir s’installer au Québec.
Le sous-variant BA.5 et ses sous-lignées demeurent majoritaires présentement, mais son cousin BQ.1 prend de plus en plus de place. Dépisté pour la première fois au début de septembre, celui-ci représentait à la fin d’octobre 19 % des nouveaux cas détectés. (...)
L’impact de cette hausse et de l’arrivée de BQ.1 sera à suivre, indique la professeure Roxane Borgès Da Silva. « Il faut vérifier sa capacité d’échappement vaccinal, c’est-à-dire dans quelle mesure contamine-t-il des gens vaccinés et les envoie-t-il vers l’hôpital ? Les symptômes qui sont développés sont-ils les mêmes que précédemment pour d’autres variants ? », énumère-t-elle, entre autres.
Pour l’heure, les hospitalisations semblent demeurer stables. (...)
Quant aux morts attribuées à la COVID-19, le Québec en déplore une dizaine par jour en moyenne. Il s’agit principalement de personnes âgées de 80 ans et plus qui vivaient à domicile au moment d’être infectées. On ne note pas d’éclosion majeure dans les CHSLD ou les RPA.
La vaccination au ralenti
Par ailleurs, la campagne de vaccination continue de ralentir au Québec. (...)
Malgré ce ralentissement, la couverture vaccinale est en légère hausse. En tenant compte du fait que la Santé publique recommande de se faire vacciner après cinq mois, 23,9 % des Québécois ont présentement leur vaccination à jour. (...)