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"C’est une gangrène qui est en train de nous dévorer" : des femmes de chambre témoignent de leur quotidien
Article mis en ligne le 7 juillet 2019

Franceinfo a recueilli le témoignage de salariées qui s’occupent du ménage dans les hôtels, alors que la secrétaire d’État Marlène Schiappa souhaite améliorer les conditions de travail des employées sous-traitées.

"L’hôtel voulait faire des économies, alors ils ont fait appel à de la sous-traitance. On n’a pas compris, mais on a signé. C’est après qu’on s’est rendu compte que ça n’allait pas, ils ont tout changé", confient sur franceinfo Sonia et Lydia, qui travaillent depuis plusieurs années dans un hôtel du 8e arrondissement de Paris. Elles ont vu leurs conditions de travail se dégrader à partir de mai 2013, quand elles sont passées d’employées de l’hôtel à sous-traitantes. (...)

Lydia et Sonia racontent ce changement de contrat, qui a détérioré leur quotidien : "Aujourd’hui, il y a des gens qui viennent travailler seulement pour cinq, six, sept heures. Avant, on avait huit heures de travail, c’était tous la même durée. Et puis on fait des heures sup’ qui ne sont jamais payées."

On doit partager nos ’fériés’ : depuis qu’on est passé à la sous-traitance, si on gagne 80 euros ces jours-là, ils en prennent 40, ce n’était pas le cas avant. (...)

Lydia et Sonia se plaignent de leurs paies : 1 300 euros nets par mois, pour une cadence infernale au quotidien. Souvent, les deux femmes n’ont que sept heures pour faire 12 chambres. "Tous les jours, il y a beaucoup de départs. Avant, la gouvernante s’arrangeait pour nous donner moins de chambres les jours de grands départs, expliquent les deux employées. Aujourd’hui, on nous dit de bouger, d’aller ici, d’aller là, de courir là-bas pour gérer un départ alors qu’on est en train de faire une chambre... On dit oui à tout pour avoir la paix. Une fois, j’ai dit non : le lendemain, c’était la guerre."

Je suis épuisée, fatiguée, vraiment je n’en peux plus. Je n’arrive même plus à marcherLydia, femme de chambreà franceinfo

Lydia et Sonia témoignent d’une vraie fatigue nerveuse, et de leurs corps qui lâchent (...)

Les deux femmes sont au bout, quand on leur demande pourquoi elles ne changent pas de travail, elles répondent simplement qu’à 50 ans passés, elles pourront difficilement retrouver du travail ailleurs.