
C’était leur maison. Un appartement sommaire, place Pey-Berland, posé discrètement au 3e étage d’un immeuble. Les adolescents et jeunes adultes entre 12 et 25 ans mal dans leurs pompes, des parents en vrac, poussaient la porte pour poser leurs valises. Ici, une éducatrice, des psychologues cliniciennes accueillaient la parole, rassuraient, consolaient, guidaient. Le Grica ferme ses portes définitivement le 30 juin. L’État n’en veut plus
Cet après-midi-là, les salariés cartonnent. Au sens propre. Difficile de trier les vieux dossiers, impossible de jeter à la poubelle. La directrice, Paule Atlan, tremble d’émotion : « On jette à la benne un savoir-faire, un savoir-faire qui restera lettre morte, car on ne pourra pas le transmettre. C’est douloureux. Il n’y a pas d’équivalent au Grica en Gironde. Plus de lieu ouvert d’accueil et d’écoute pour les adolescents. Pourtant, les statistiques montrent que leurs problèmes s’aggravent. »
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