Mercredi 18 janvier, la police d’Atlanta a tué un activiste environnemental. Il faisait partie de ceux qui luttent depuis l’été 2021 contre l’installation de « Cop City », un centre d’entraînement policier géant dans la forêt.
. (...) Le Georgia Bureau Investigation (GBI) a argué d’une « réplique en légitime défense » de la police face à un « tir sans sommation ». Une version remise en cause par les opposants, qui estiment que « police et médias locaux travaillent ensemble » pour ne rien dire ou faire qui mette en cause un policier. Selon le GBI, aucune image n’a été enregistrée par les caméras-piéton des policiers. Un policier a été blessé par balle à l’abdomen sans que sa vie soit menacée. Le maire d’Atlanta, Andre Dickens (démocrate), a adressé ses « prières pour un rétablissement rapide et total de cet agent », sans dire un mot pour l’opposant tué. (...)
Dans la foulée de cette opération policière qui a détruit 25 campements, sept opposants ont été arrêtés pour « terrorisme ». Cinq personnes avaient déjà été arrêtées en décembre pour ce motif. (...)
Éloignée de toute rivière ou grand lac, la métropole se distingue par son immense canopée, qui couvre environ la moitié de sa surface. La forêt South River est l’un de ses quatre « poumons verts ».
C’est dans cette forêt, la plus grande de la ville, que doivent être aménagés les 35 ha de « Cop City ». Évalué à 90 millions de dollars (83 millions d’euros), le projet est porté par la Fondation pour la police d’Atlanta, soutenue par de grandes entreprises comme Delta, Waffle House, Home Depot…. (...)
Pour ses opposants, Cop City est le symbole d’une police étasunienne toujours plus armée et violente.. (...)
Des rassemblements en mémoire de Tortuguita ont d’ailleurs eu lieu à Richmond, Détroit, Chicago ou New York suite à l’annonce de sa mort, les 19 et 20 janvier. À Atlanta, les manifestants ont mis feu à une voiture de police, brisé des fenêtres de la Fondation pour la police d’Atlanta et recouvert les murs de slogans anti-police.
L’emplacement de Cop City, dans le sud de la ville, se situe à l’opposé des beaux quartiers, au nord. Il est voisin d’un quartier pauvre, habité par une majorité d’Afro-Américains, qui entendront les détonations quotidiennes des exercices policiers. Ce qui fait dire à ses détracteurs que Cop City est un exemple de « racisme environnemental ». . (...)