
L’évacuation de la "jungle" de Calais et la crise des migrants en Europe font ressurgir leur lot de désinformations sur les immigrés, relayées avec soin par une partie de la droite et l’extrême droite. "L’Obs" s’est penché sur les principaux clichés et intox qui circulent sur les réseaux sociaux. Décryptage.
"La France est envahie par les migrants"
Des articles de "Valeurs Actuelles" et du "Figaro" reprennent le terme "invasion" pour évoquer les migrants.
Faux. Difficile, voire impossible, de dénombrer les migrants en situation irrégulière. Aux immigrés qui n’ont jamais entrepris de démarches, il faut ajouter ceux n’ayant pas obtenu le droit d’asile et qui ne sont pas expulsés (seul 10% des déboutés sont effectivement renvoyés, estime la Cimade). Pour rappel, un migrant devient demandeur d’asile après avoir formulé une demande et, si celle-ci obtient une réponse favorable, alors il devient réfugié.
Côté statistiques officielles, la France a accordé l’an dernier le statut de réfugié à 19.506 personnes. Toutefois, ce record s’explique par un nombre record de demandes (64.942), ce qui situe le droit d’asile au niveau moyen des années précédentes (autour de 30%).
Rapportée aux 66 millions d’habitants de la France, l’arrivée des migrants ne peut donc pas être comparée à une "invasion". "Le Monde" a ainsi calculé que la France compte 16 fois moins de demandeurs d’asile que la Hongrie ou la Suède. Dans l’hexagone, moins de 9% de la population est immigrée. (...)
"Les migrants viennent pour toucher des allocations"
Un site et un tweet évoquent les "alloc" distribuées aux migrants
Un site et un tweet évoquent les allocations distribuées aux migrants.
Faux. Les migrants ne touchent aucune allocation, aussi bien familiale que pour le logement. Pour y avoir droit, il faut posséder un permis de séjour en cours de validité.
Seules les personnes ayant le statut de réfugié, c’est-à-dire ayant obtenu une réponse favorable de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sur leur demande d’asile, peuvent bénéficier des droits sociaux (prestations familiales, CMU, APL, etc.).
Toutefois, pour prétendre au RSA, il faut être réfugié statutaire, c’est-à-dire avoir obtenu un permis de séjour de 10 ans, ou avoir déjà passé 5 ans en France en tant que réfugié subsidiaire (doté d’un permis de séjour d’un an renouvelable).
"Les migrants touchent 40 euros par jour" (...)