
Ce mardi 15 novembre, l’amphithéâtre du centre Condorcet a fait salle comble, obligeant même les retardataires à s’asseoir sur les escaliers. Pourtant le thème traité tout au long de cette journée n’avait a priori rien d’attrayant à l’heure du petit déjeuner : « l’accompagnement de fin de vie des personnes âgées - oser parler de la mort ». Une journée, organisée par la FEHAP et la FEP Sud-Ouest, qui a permis d’interroger les pratiques institutionnelles à la lumière des riches réflexions des intervenants autour de la mort et du soin dans les domaines variés de leur compétences : philosophie, médecine, psychologie ou encore théologie.
(...) En conséquence de ce déni généralisé, ce moment pourtant important de la vie qu’est la mort, est de plus en plus individualisé. Autrefois la communauté portait le mourant, et lui donnait sens, puisqu’il avait lui-même, dans sa vie, été témoin direct de la mort des autres. « Aujourd’hui, la personne en fin de vie porte seule le lourd fardeau de donner un sens au dernier moment de sa vie ».
Désormais, loin d’un apprentissage de la mort, ou encore d’une ritualisation de celle-ci, c’est le médical qui a pris le dessus. (...)
La fin de vie parce qu’elle est un moment particulier mêlant à la fois continuité de soi mais aussi rupture de par son caractère inéluctable pose la question « d’un autre soin », un soin qui par définition ne soigne pas. Un soin qui laisse une place aux capacités techniques mais aussi à une conduite humaine. (...)
Bien qu’au-delà des réflexions, quelques mises en pratique existent, notamment dans les unités de soins palliatifs, dans certains EHPAD, ou à travers des réseaux d’accompagnement à domicile, celles-ci restent limitées. Pourtant, au-delà d’une stratégie de confort médical, c’est bien une question de société qui se pose ici. Quelle mort, et donc quelle vie, nous souhaitons-nous ?