Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Courrier International
Vu du Royaume-Uni. Faut-il arriver en retard au travail pour compenser la retraite à 64 ans ?
#retraites #Bayrou #Macron
Article mis en ligne le 2 mai 2025
dernière modification le 1er mai 2025

Souhaitant “remettre à l’ordre du jour” la réforme des retraites contestée de 2023, un collectif d’artistes français propose de calculer le retard avec lequel arriver chaque jour au travail pour compenser le report de l’âge de départ à la retraite. Un acte de “résistance symbolique”, expliquent-ils au journal britannique “The Guardian”.

Plus de deux ans ont passé depuis la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, qui a repoussé l’âge de départ de 62 à 64 ans. “Malgré une opposition massive”, rappelle The Guardian, elle avait fini par être adoptée à l’aide du “très controversé” article 49-3 et en dépit d’un “rare moment d’unité” des syndicats français, qui avaient réuni jusqu’à 1,28 million de personnes dans les rues (3,5 millions selon la CGT) en mars 2023.

à l’approche de la très importante fête du Travail célébrée chaque 1er mai, un collectif d’artistes français a décidé de “remettre le sujet sur le tapis” de façon originale : en inventant un “ministère des Retardataires” qui met à disposition un simulateur appelé “Réforme des retards”, “permettant d’estimer le nombre de minutes de retard au travail nécessaires pour compenser l’allongement de la durée de cotisation”, précise le quotidien londonien.

Une “campagne de communication parodique incitant les Françaises et les Français à arriver systématiquement en retard au travail”, menée par le Zélé Collective, qui a accompagné son geste politique d’une vidéo générée à l’aide de l’intelligence artificielle, “agrémentée de La Marseillaise et d’une Marianne à l’air triste”, s’amuse le média anglais.

Interrogé par le Guardian, l’un de ses initiateurs, Charles-Antoine de Sousa, explique que cette création s’inscrit dans la continuité des manifestations massives contre cette réforme, qui n’ont pas abouti. “Les gens n’ont pas été entendus. Alors nous proposons une alternative amusante, une résistance symbolique”, raconte-t-il. Et d’ajouter : “Nous savons que si nous ne faisons rien, un jour, nous nous réveillerons pour découvrir qu’il faut travailler jusqu’à 67 ans.” (...)