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"Vraiment, ça va mal" : à Mayotte, des centaines d’exilés africains vivent dans dans des conditions indignes en forêt
#Mayotte #hebergement #migrants #refugies #immigration
Article mis en ligne le 17 juin 2025
dernière modification le 16 juin 2025

Depuis février, plusieurs centaines d’exilés africains survivent dans des conditions indignes dans un camp à la périphérie de Mamoudzou. La préfecture les a conduits dans cette forêt à l’abri des regards, n’ayant nulle part ailleurs où les héberger.

À l’extrémité du camp, des hommes s’activent. Ils creusent un grand trou qui servira de toilettes car dans ce camp, il n’y a ni commodités, ni douche. Les centaines de migrants africains qui vivent dans ce camp de fortune en périphérie de Mamoudzou - principalement originaires de RDC, de Somalie ou encore du Rwanda - sont contraints de faire leurs besoins dehors.

La situation dans ce camp met en danger les exilés, et notamment les femmes. Grâce*, une congolaise de 26 ans, a été agressée. "Les conditions de vie dans le camp sont compliquées, surtout pour les femmes. La nuit, lorsque l’on veut faire nos besoins, il faut prendre le risque de sortir et de parcourir le camp. Il y a des hommes alcoolisés etc, en étant une femme, je suis exposée", dit-elle.

Récemment, une exilée a par ailleurs déposé plainte pour viol.

Les hommes aussi subissent des violences. "Ici, il y a des adolescents qui nous jettent des cailloux. Chaque jour, il y a des blessés, des gens qui se font poignarder, vraiment ça va mal", témoigne Bienvenu, 24 ans.

Parmi les occupants, on retrouve des réfugiés statutaires, des demandeurs d’asile ou encore des migrants qui n’ont pas pu encore déposer leur demande. Ils attendent que leur situation administrative avance. Les démarches ont pris beaucoup de retard à cause du cyclone, mais surtout du blocage de la préfecture par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. (...)

Actuellement sur l’île, 600 places d’hébergement sont destinées aux demandeurs d’asile et réfugiés sur le territoire, alors qu’il en faudrait 3 000 car depuis 2018, Mayotte est une destination pour les habitants de l’Afrique des Grands lacs et de la Somalie qui fuient la guerre dans leur pays pour espérer à terme rejoindre l’Hexagone.

Les migrants venant d’Afrique de l’Est et des Grands lacs – davantage éligibles à l’asile que ceux venant des Comores voisines – sont donc plus nombreux. Selon les chiffres de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour l’année 2024, plus de 2 500 demandes d’asile ont été déposées à Mayotte. (...)