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USA. Un leader des manifestations propalestiniennes de l’Université Columbia est arrêté
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #USA
Article mis en ligne le 11 mars 2025

Mahmoud Khalil, un des leaders des manifestations à l’Université Columbia contre les bombardements israéliens dans la bande de Gaza d’octobre 2023 à janvier 2025, a été arrêté au cours du week-end par les autorités américaines.

Cette arrestation, dénoncée par plusieurs organisations, survient après que le président Donald Trump a promis d’expulser vers leur pays d’origine les étudiants étrangers "agitateurs".

L’étudiant palestinien a été transféré dans une prison fédérale pour migrants en Louisiane, selon une base de données américaine sur les détenus.

Un juge fédéral de New York a bloqué toute tentative de l’administration du président Donald Trump d’expulser Mahmoud Khalil jusqu’à une audience mercredi, selon des documents judiciaires.

(...) Khalil est titulaire d’une carte verte de résident permanent aux États-Unis depuis 2024 et n’a plus de visa étudiant, a déclaré Greer dans un communiqué. Sa femme a montré aux agents la carte verte de Khalil et ils ont également menacé de l’arrêter, a déclaré l’avocate.

Ils ont ensuite déclaré que la carte verte avait également été révoquée, refusant d’en donner la raison, et ont menotté Khalil, a déclaré la procureure.

Quelques heures avant son arrestation, Khalil avait déclaré à l’agence Reuters qu’il craignait que le gouvernement le prenne pour cible en raison de ses commentaires très médiatisés sur ce qu’il appelle « un mouvement antiguerre » dans les médias.

Son avocate a déclaré que la détention de M. Khalil était motivée par ses "critiques des institutions américaines qui soutiennent Israël", ce qui, selon elle, relève de la liberté d’expression protégée par le premier amendement de la Constitution américaine. (...)

À de nombreuses reprises, le président américain a qualifié les manifestations d’antisémites. Il a également critiqué l’Université Columbia, affirmant qu’elle avait autorisé le harcèlement antisémite "sur et à proximité de" son campus.

Vague d’indignation

L’indignation a gagné le monde universitaire et les défenseurs des droits de la personne aux États-Unis après l’arrestation et le placement en détention de M. Khalil. (...)

Une arrestation "sans précédent, illégale et anti-américaine", a dénoncé dans un communiqué l’organisation de défense des droits de la personne ACLU.

"Le gouvernement fédéral revendique le pouvoir d’expulser des personnes ayant des liens étroits avec les États-Unis et de révoquer leur carte verte" dans le but "d’intimider et de faire taire" ceux qui ne pensent pas comme l’administration Trump, a fustigé Ben Wizner, un responsable de l’ACLU.

"Si Mahmoud Khalil peut se voir retirer son statut de résident permanent sans recours, alors aucun immigré ou étudiant étranger d’aucun campus américain n’est en sécurité", s’est également inquiétée dans un communiqué la Coalition d’étudiants pour la solidarité avec la Palestine de Columbia.

Le mouvement a dénoncé "le silence inquiétant" de l’Université Columbia. (...)

Les soutiens de l’ex-étudiant ont, eux, donné rendez-vous à New York pour une manifestation.

L’affaire a pris une dimension internationale lundi, en faisant réagir jusqu’aux Nations unies.

Tout en précisant ne pas connaître les "détails exacts de ce qui s’est passé", le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres a souligné "l’importance du respect du droit à la liberté d’expression et du droit de réunion pacifique partout dans le monde".
"Il y en aura beaucoup d’autres"

"C’est la première arrestation et il y en aura beaucoup d’autres", a menacé Donald Trump lundi après l’arrestation de M. Khalil. (...)

Dans la foulée, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a promis sur X que "tous les soutiens du Hamas aux États-Unis" se verraient retirer "leur visa ou leur carte verte" pour être "expulsés".
Un autre cas

Les agents fédéraux ont tenté d’arrêter au moins un étudiant étranger en plus de M. Khalil, selon le syndicat des travailleurs étudiants de Columbia.

L’étudiant, dont le syndicat a refusé de révéler l’identité, a reçu jeudi un courriel du consulat américain de son pays d’origine lui annonçant que son visa avait été révoqué. Le consulat n’a donné aucune raison pour cette révocation, a précisé le syndicat.

Le lendemain, trois agents de l’Immigration sont entrés dans l’immeuble de l’étudiant et ont essayé de pénétrer dans son appartement.

Les agents n’avaient pas de mandat judiciaire et ne peuvent donc pas pénétrer dans une propriété privée sans autorisation, a déclaré le syndicat.

"Les agents ont été refoulés à juste titre", a déclaré le syndicat dans un communiqué. (...)