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le Café Pédagogique
Une vraie politique d’éducation prioritaire s’impose !
#educationNationale #enseignants #inegalites #educationprioritaire
Article mis en ligne le 8 septembre 2024
dernière modification le 6 septembre 2024

Pour Marc Douaire, président de l’Observatoire des Zones Prioritaires- une association regroupant des acteurs de l’éducation prioritaire- : « l’éducation est dans un angle mort des politiques ministérielles ». Il écrit dans cette tribune, dix après les travaux de la refondation de l’éducation prioritaire : « Les engagements publics pris à l’issue des travaux de la refondation de l’éducation prioritaire de 2014, dernier grand moment de mobilisation de ses acteurs, n’ont pas été tenus par les ministères successifs Blanquer, Ndiaye, Attal et Belloubet ».

La rentrée 2024 a lieu dans un contexte très particulier. Les résultats des élections européennes et la poussée significative du R.N., la décision brutale de dissolution de l’Assemblée nationale prise en solitaire par E. Macron, les résultats des élections législatives avec l’arrivée en tête du Nouveau Front Populaire, l’interminable séquence d’un gouvernement démissionnaire provoquée par le refus présidentiel de tenir compte du résultat des élections… bref, tout cela engendre un climat tendu fait de colères, d’inquiétudes pour l’avenir et de risques de dépit à l’égard de la participation à la vie publique.

Dans ce contexte politique lourd, entrecoupé par la parenthèse joyeuse des J.O., la rentrée scolaire 2024 ne se fera pas dans un climat apaisé : crise du recrutement et recours à de plus en plus en plus de personnels précaires, politique ministérielle réactionnaire du « Choc des savoirs » dont des pans entiers restent en jachère, abandon des chantiers concernant la formation des maitres ou la mixité sociale, emprise croissante d’un pilotage vertical sur les cadres locaux et les équipes de terrain…

Il est temps de reconnaître l’Ecole comme priorité nationale et d’ouvrir un large débat public sur ses missions.

Quelle Ecole voulons-nous ?

Ces dernières années, une succession d’évènements graves ont atteint l’école et tous ceux qui la fréquentent : l’assassinat de deux enseignants par des terroristes islamistes, la longue parenthèse de la crise sanitaire marginalisant encore davantage les élèves issus des milieux populaires et dont les traces demeurent bien présentes encore aujourd’hui, l’assassinat du jeune Nahel et les émeutes de juillet 2023 soulignant l’ampleur du sentiment de non-appartenance de beaucoup de jeunes des cités de banlieue.

A ces évènements qui ont percuté le travail des équipes éducatives et la vie des établissements scolaires les réponses politiques apportées par le gouvernement et le ministère de l’Education nationale ont été inadaptées ou carentes (...)

la publication des I.P.S des établissements scolaires publics et privés a révélé au grand jour la réalité des inégalités sociales entre l’école publique et l’enseignement privé et au sein même de l’enseignement public. L’Ecole apparaît donc désormais comme une institution favorisant de plus en plus la non-mixité sociale, la sélection dans un climat favorisant la réussite individuelle et la concurrence à rebours de ses principes républicains. L’Ecole publique et la République sont historiquement liées. Si l’Ecole publique ne parvient plus à assurer ses missions d’éducation et d’émancipation pour tous l’idéal républicain s’en trouvera délégitimé. (...)

Les engagements publics pris à l’issue des travaux de la refondation de l’éducation prioritaire de 2014, dernier grand moment de mobilisation de ses acteurs, n’ont pas été tenus par les ministères successifs Blanquer, Ndiaye, Attal et Belloubet. Plus grave, le dossier de l’éducation prioritaire est dans un angle mort des politiques ministérielles, mais aussi des déclarations politiques des partis de gauche et des expressions médiatiques.

Aujourd’hui, plusieurs dangers guettent l’éducation prioritaire (...)

Aujourd’hui, une politique d’éducation prioritaire refondée s’impose (...)

Pour décider ensemble de cette politique d’éducation prioritaire refondée, l’OZP demande l’organisation d’Assises nationales de l’éducation prioritaire préparée avec tous ses acteurs