
Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a mis fin aux distributions de coupons alimentaires à destination des exilés - excepté pour les personnes vulnérables - du centre d’Agadez, au Niger, en raison d’une baisse des financements étrangers. Cette annonce a créé un vent de panique chez les quelque 2 000 migrants hébergés dans la structure, qui craignent de ne pas parvenir à subvenir à leurs besoins.
Le délai de traitement des dossiers d’asile par les autorités nigériennes - qui peut durer trois ou quatre ans – et les difficultés d’intégration des réfugiés statutaires dans le pays obligent les migrants à rester des années dans la structure. Depuis plus de 250 jours, des exilés manifestent quotidiennement pour réclamer leur départ du centre d’Agadez et être transférés dans une autre localité ou un pays tiers. La situation dans le camp est devenue explosive ces derniers mois.
Le HCR mise sur l’intégration
C’est peu dire que les dernières annonces ont créé un vent de panique, et renforcé la méfiance des migrants envers les institutions. "Tout le monde est inquiet", assure Daniel*, un demandeur d’asile camerounais hébergé à Agadez depuis quatre ans. "On se demande comment on va se nourrir dans les prochains mois alors qu’il y a très peu de travail pour nous dans la région". (...)
Environ 270 personnes identifiées comme vulnérables
À partir de juillet, l’aide alimentaire ne sera distribuée qu’aux exilés dits vulnérables (femmes enceintes, enfants non accompagnés, personnes malades ou handicapées…). "À ce jour, environ 270 personnes ont été identifiées pour continuer à bénéficier d’une assistance alimentaire, en fonction de leur situation de vulnérabilité", précise la responsable de l’agence onusienne. (...) Très peu donc, au regard des quelque 2 000 migrants accueillis, parfois depuis des années, dans le centre humanitaire d’Agadez. La plupart sont originaires du Soudan mais on compte aussi quelques Camerounais ou Centrafricains.
La structure d’Agadez, ouverte en 2018, héberge des réfugiés et demandeurs d’asile, dont la plupart ont été expulsés par les forces algériennes en plein désert. "Parmi eux, on compte 800 réfugiés statutaires. Le reste sont des demandeurs d’asile en attente du traitement de leur dossier" par les autorités nigériennes, avait déclaré en avril à InfoMigrants Emmanuel Gignac, l’ancien représentant du HCR au Niger. (...)
Le délai de traitement des dossiers d’asile par les autorités nigériennes - qui peut durer trois ou quatre ans – et les difficultés d’intégration des réfugiés statutaires dans le pays obligent les migrants à rester des années dans la structure. Depuis plus de 250 jours, des exilés manifestent quotidiennement pour réclamer leur départ du centre d’Agadez et être transférés dans une autre localité ou un pays tiers. La situation dans le camp est devenue explosive ces derniers mois.
Le HCR mise sur l’intégration
C’est peu dire que les dernières annonces ont créé un vent de panique, et renforcé la méfiance des migrants envers les institutions. "Tout le monde est inquiet", assure Daniel*, un demandeur d’asile camerounais hébergé à Agadez depuis quatre ans. "On se demande comment on va se nourrir dans les prochains mois alors qu’il y a très peu de travail pour nous dans la région". (...)
D’autant que les exilés disent se sentir bloqués à Agadez. Pour quitter la région, un résident du centre doit être muni d’un document signé par la Direction régionale de l’État civil, délivré au compte-goutte. Certains ont tenté de s’installer ailleurs mais ont été arrêtés par les autorités sur la route et renvoyés dans la structure. (...)
Le HCR dit "entendre ces inquiétudes et les prendre très au sérieux" mais insiste sur "une plus grande autonomie" des migrants via l’intégration dans la société nigérienne. "Nous encourageons les demandeurs d’asile et réfugiés à mettre à profit les opportunités de formation professionnelle mises à leur disposition ainsi que les activités génératrices de revenus proposées", martèle l’agence onusienne.
Selon elle, "des dizaines de postes de formation professionnelle restent disponibles pour les réfugiés au niveau régional". De plus, dix hectares de terre ont été mis à disposition des exilés pour des activités agricoles. (...)