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Basta !
Une carte inédite des « nouveaux apôtres de l’extrême droite », ces associations soutenues par Pierre-Edouard Stérin
#Sterin #extremedroite #nuitduBienCommun
Article mis en ligne le 4 décembre 2025
dernière modification le 2 décembre 2025

Basta ! publie en exclusivité une cartographie des associations financées par l’écosystème du milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin. Elle est réalisée par le collectif de journalistes pigistes Hors Cadre, en collaboration avec WeDoData.

(...) Depuis sa création en 2017, ce gala sert à collecter puis distribuer des millions d’euros à des dizaines d’associations, pour la plupart issues de la mouvance catholique conservatrice.

Mais le vent a depuis bien tourné pour le milliardaire catholique ultra.

Des galas de charité très politiquement orientés

Depuis plusieurs mois, chaque Nuit du bien commun est troublée par une contre-manifestation. Au point parfois d’être annulées, comme à Aix-en-Provence suite à une grève des intermittents du spectacle. Au gré des articles de presse (environ 1500 !), les dirigeants d’associations se décommandent, comme lors de l’édition dijonnaise du gala qui doit se tenir ce 2 décembre, préférant renoncer à des dons conséquents plutôt qu’être affiliés à Pierre-Édouard Stérin.

Le nombre de participant·es, lui, diminue, et le public se montre moins généreux. Les partenaires et les collectivités finissent par tourner le dos au gala de charité. A Rennes, en novembre dernier, les organisateurs se sont résignés à tenir l’événement en distanciel. Malgré le retrait annoncé, en juin dernier, de Pierre-Edouard Stérin du conseil d’administration du fonds de dotation de la Nuit du Bien commun, rien n’y fait : l’événement est marqué du sceau du milliardaire devenu « radioactif ».

Aujourd’hui 81e richesse de France et évadé fiscal en Belgique, Pierre-Edouard Stérin s’est enrichi grâce à la vente des « Smartbox », ces coffrets cadeaux que l’on trouve encore aujourd’hui à l’entrée de nombreux commerces. Se décrivant lui-même comme « catholique fervent », l’entrepreneur a le projet de devenir… un saint. Et réinvestit sa fortune, par le biais de ses différents fonds (voir encadré) dans des entreprises et des associations dont les ambitions politiques restent plus ou moins masquées. Les révélations dans L’Humanité, en juillet 2024, de son projet Périclès – pour « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes » – qui prévoit de distribuer 150 millions d’euros sur 10 ans pour promouvoir les « valeurs clés » de l’extrême droite (...)

Comment le milliardaire développe-t-il son influence en finançant des associations qui interviennent dans de nombreux champs : l’éducation, la culture ou l’aide aux personnes défavorisées ? Grâce à l’argent injecté, parvient-il à diffuser son idéologie réactionnaire, auprès des bénévoles comme des publics bénéficiaires, souvent vulnérables ? Ces associations sont par ailleurs souvent financées par des fonds publics, au nom de l’intérêt général, pour répondre aux besoins de la population dans des zones désertées par les services publics. Élus locaux ou représentants de l’Etat sont-ils au courant du projet idéologique qu’elles colportent ? Ce vaste travail d’investigation sur l’empire « philanthropique » de Pierre-Édouard Stérin vise à répondre à ces questions, et débute début 2025 grâce à l’appui du Fonds pour une presse libre (FPL).

« Bébés de souche européenne » et baptisés

Comme l’illustre la cartographie des enquêtes, de par l’ampleur et le poids de son écosystème, Pierre-Edouard Stérin participe largement, avec d’autres, à une guerre culturelle contre toute forme de progressisme - lui qui incite publiquement les Français·es à avoir « plus de bébés de souche européenne » et à les « faire baptiser ». Il est devenu l’un des acteurs clés d’un projet politique identitaire, instillé dans les associations, les collectivités, au plus près du terrain, pour gagner les cœurs et les esprits en vue de placer l’extrême droite au pouvoir. (...)